Les clowns…

Ces êtres si prodigieusement intelligents, si fins, si délicats.

Passés maîtres dans l’art de la pirouette, apprise et cultivée de longue lutte et de longue date, ils se méfient de ces certitudes qui, comme des casseroles, nous tirent vers le bas.

Les clowns connaissent à fond les pièges de la durée et ne s’éternisent jamais. Ils savent que le meilleur moyen de ne pas se perdre en chemin c’est de jouer à être toujours perdu. Ils savent que les chutes font mal alors ils jouent à tomber. Ils savent que le sérieux enlaidit alors ils font des grimaces pour s’en moquer.

 Masques de grand guignol et chutes en tous genres, sont autant de facéties qui les font rebondir, sans ennuyer. Les enfants, qui savent tout, ne s’y trompent jamais.

Emprunté à ces êtres d’exception, le croc en jambe  serait donc la meilleure solution  que j’ai trouvée, pour éviter désormais la pesanteur du raisonnement, l’ennui de l’argumentation et les multiples tromperies des solutions bancales, proposées  inlassablement par ceux qui s’obstinent à vouloir nous faire passer devant.

Et hop !, un petit croc en jambe, ça vous désarçonne l’emmerdeur que je croise en chemin, ou que je suis parfois, en même temps que ça remet en selle. Ça clôt, ou ça oblige à clore, un chapitre devenu fade pour un neuf, si possible à l’opposé.

Trop sérieux ? Hop ! Un petit croc en jambe et basculement immédiat dans le délire, si proche et si lointain quand on n’y pense pas.….

Dire ou faire n’importe quoi ! Quelle occupation, quelle boisson vivifiante !  Il me semble que je déploie mes ailes, que je respire à fond de nouveau, que je repars !

Ce petit jeu, fort sympathique au demeurant,  me plait de plus en plus. Il a le mérite de repousser l’ennui, de tenir à distance l’endormissement inévitable de la durée, et il permet enfin de voler librement de nuage en nuage, en parfaite apesanteur, le sourire aux lèvres et le rire en embuscade.

Le rêve, quoi !!!!!!!!!!!!!!!

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