• Auto analyse...

    Les exécutions publiques, les lynchages de foule, commencent toujours par des rumeurs, qui enflent et s'autoalimentent. Elles se nourrissent des appréhensions, des craintes, des peurs, bien enfouies, en chacun de nous, par l'éducation ou la société...Peurs qui remontent à la surface et qui se cristallisent sur un sujet qu'il faut nécessairement abattre afin de les exorciser. Evidemment c'est absurde et stérile, mais ce besoin de tuer est impératif et inexplicable autrement.


    On pense se lever pour défendre des valeurs, alors qu'au fond, on ne cherche qu'à se protéger de ce qui pourrait nous faire du mal, voire nous détruire. Et plus on a peur, plus on est dangereux. Comme les biquettes, vis à vis du loup de mon conte. (1)

     Ces peurs sont gravées dans chacun de nous, avec plus ou moins de force, selon son vécu.

     

    J'ai passé ma vie à tenter de comprendre, (de me comprendre), triturant mes malaises au jour le jour, mon mal être, remettant toujours en question, ce que je sentais bien être de fausses réponses, jusqu'à ce qu'enfin, je me sente apaisé,....pour un temps.

    J'ai fait des kilomètres, des tours de ville complets, plusieurs fois, ne sentant pas la fatigue, ne voyant rien de ce qui m'entourait, ne saluant personne, complètement absorbé par mes doutes, mes interrogations...

    Les questions tournaient inlassablement dans ma tête et je sentais bien qu'il ne fallait surtout pas les évacuer d'un geste rageur, s'en débarrasser en les ignorant.

    Je préssentais qu'elles reviendraient toujours me hanter et qu'il fallait donc les affronter, chaque fois qu'elles se présentaient.

     Une longue auto-analyse qui continue encore aujourd'hui. Car je continue toujours à chercher ce qui se cache, encore, en moi. Certaines angoisses refusent toujours de se laisser appréhender, continuant à cacher soigneusement leur nom. Mais je ne renoncerai jamais.

    C'est MOI ! et j'ai bien l'intention de continuer à m'affronter jour après jour, jusqu'à ma mort. De toute façon, je ne sais pas faire autre chose.

     En identifier quelques unes, et les voir ensuite pointer le bout de leur nez, quand je me sens, comme tout le monde en diverses occasions, profondément troublé, ou mal à l'aise, aide beaucoup à ne pas se laisser envahir par elles, à ne pas les laisser me dominer.

     Chaque fois aussi que je me suis vu, avec mes faiblesses, mes angoisses, mes peurs, je suis devenu en même temps plus humble, plus compréhensif des autres, plus humain.

     

    (1) Voir dans ce blog: "La véritable histoire de la chèvre de Monsieur SEGUIN" Rubrique "Petits contes et courts récits.


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