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    Les aphorismes qui suivent, pour la plupart, sont des piqures de rappel...

    Ces piqures sont nécessaires, même si les personnes vaccinées n'en ont pas besoin....

    Il est toujours agréable et doux de s'entendre confirmer certaines choses

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    Comme dans ses chansons, Brassens parle juste et vrai.

    Il ne s'embarrasse pas de grands mots, juste du strict minimum, afin de laisser ses phrases cerfs volants, s'envoler librement et poursuivre leur route accroche cœurs...

    Comme ses chansons, on peut les fredonner en rêvant...

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    Qui suis-je ? Un enfant ? Un étranger errant dans ce monde ? les deux sans doute.

    On ne peut pas devenir poète : ça, il faut l'avoir en naissant.

    Les chagrins d'enfants ne s'arrangent peut-être jamais.

    Être ou avoir

    Le plus difficile dans la vie ? Être soi. Et avoir assez de caractère pour le rester.

    Dans la chanson, je m'octroie tous les droits. Dans la vie, ce n'est pas pareil…

    J'ai l'air de suivre la route traditionnelle, mais je n'en pense pas moins.

    Je suis devenu George Brassens, mais j'aurais pu être un gangster.

    En bande, les gens sont insupportables.

    Je préfère que l'on me marche sur les pieds plutôt que de marcher sur les pieds des autres.

    J'ai horreur de voyager ailleurs qu’à l'intérieur de mon âme. Je sors par la musique et dans les mots : c’est ma campagne.

    Je ne suis pas très attaché à la terre, je serais plutôt attaché à la mer, parce que je suis né au bord de l'eau.

    J'ai toujours une émotion qui court à la recherche d'un mot ou un mot qui court à la recherche d'une émotion.

    Un artiste n'est pas un homme qui a des idées, mais un homme qui a son caractère, sa nature particulière.

    Paul Valéry : « Si un oiseau savait vivre ce qu'il chante, pourquoi il chante et comment il chante, il ne chanterait plus. »

    Si on fait les choses sans passion, il vaut mieux ne pas le faire.

    L'homme s'est rendu malheureux avec des objets qu'il a inventés… Qui ne lui servent strictement à rien.

    L'amour est plus beau quand il est débarrassé du sens de la propriété.
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    Même devant moi, je n'aime pas pleurer.

    Heureusement que cette vie n'est pas vraie !

    Des choses que l'on invente, que l'on crée, que l'on ajoute, sont plus importantes que les choses réelles.

    La réalité, ça n'existe pas ! […] Ce qui existe, c'est le rêve. On vit chacun dans son rêve. Mais tout le monde ne le sait pas.

    Ce qui existe vraiment, c'est ce qu'on a à l'intérieur. Tout le reste et du vent.

    Je suis toujours entre terre et lune.

    J'aime me mouvoir dans le merveilleux, l'enfantin apparent, créer des images qui cachent des valeurs de contrebande.

    J'aime assez peu le voyage, parce qu'en imagination je fais à peu près ce que je veux. Cela me suffit.

    Mon univers se modifie à chaque instant autour d'une femme, une fleur, un arbre…

    Je préfère le monde que j'ai construit.

    Je joue avec mes personnages. C'est mon train électrique.

    Résister

    Qu'on ne puisse pas me classer, c'est bien.

    Je suis tellement anarchiste que je traverse entre les clous pour ne pas avoir affaire à la maréchaussée.

    Être anarchiste, c'est remettre, chaque jour, tout en question.

    Tout le monde peut faire des enfants. C'est plus facile de faire un enfant qu'une chanson. Essayez, vous verrez.

    Quand je dis : « Pas tout à fait d'accord », je minimise. En fait, c'est : « Pas d'accord du tout ! »

    Il ne me déplaît pas de déplaire à certains.

    On ne peut pas ne pas s'engager quand on écrit.

    Ne pas crier haro sur le baudet lorsque tout le monde crie haro sur le baudet, c'est une forme d'engagement comme une autre.

    Je pense que je suis capable de mourir pour quelque chose ; pour le moment, je ne vois pas pourquoi.

    Peu d'êtres sont capables de liberté. La plupart sont partisans de leur liberté, mais la liberté des autres leur échappe un peu.

    Il semble bien que la plupart des hommes n'aient pas besoin d'être différents les uns des autres. Alors que ce qui est le plus important chez un être, chez un autre soi-même, c'est la différence.

    Roland Dorgelès: « ils sont "arrivés" par ce qu'il n'allaient pas loin. »

    Les malheureux, les indigents, les assistés, on les appelle des « défavorisés ». Aujourd'hui, le père Hugo intitulerait son poème non plus Les pauvres gens mais « les économiquement faibles ! »

    Ma vraie nature de l'homme, c'est la férocité, le fanatisme, la folie.

    Pour se dresser, les hommes attendent d'être opprimés.

    La seule révolution c'est d'essayer de s'améliorer soi-même, en espérant que les autres fassent la même démarche.

    Croire ou ne pas croire ?


    Quand on a un Dieu, on a toujours un recours. Moi, je n'en ai pas.

    Les gens qui parlent beaucoup de la foi et de Dieu m'ont toujours paru suspects.

    Voltaire : « Quelqu'un m'a dit que le premier prophète fut le premier fripon qui rencontra un imbécile. »

    Aimer

    J'ai besoin d'aimer et d'être aimé.

    Si l'on m'enlevait tout ce que les autres m'ont donné, il me resterait peu de choses.

    L'amour est une chose difficile. D'ailleurs, ça ne réussit pas tellement à la plupart des gens.

    Les femmes je les prends comme elles sont Je n'ai jamais cherché une femme idéale.

    Le « je ne te hais point » en dit plus, va plus loin que le « je t'aime ».

    Je ne reconnais aucune valeur au mariage.

    Pour moi, « la femme du voisin » n'existe pas. Cette femme n’appartient pas au voisin.

    J'ai en moi une cellule photoélectrique - encore mot anti poétique ! - Une espèce de diaphragme qui s'ouvre ou qui se ferme selon les gens à qui j'ai affaire.

    L'amitié c'est un peu comme l'amour : le temps et la distance peuvent à la fois faire du bien et du mal. De toute façon, l'amitié est aussi difficile que l'amour.

    L'effort d'aimer, c'est peut-être l'amour.

    Ma vie privée ne regarde personne, même par moi.

    Gamberger

    Les seules choses dont je suis sûr, que je peux partager, ce sont mes incertitudes. Et personne n'en veut !

    La plupart des gens ne comprennent rien.

    Le succès est toujours un malentendu

    L'anarchiste, on s'imagine que c'est un type qui dit "non" à tout. Au contraire, l'anarchiste dit "oui" à tout.

    J'étais un type en pleine santé ; un beau jour, j'ai perdu la santé. Pour moi, cela a été un événement très grave qui a modifié ma vie intérieure.

    Jean Epstein a raison lorsqu'il dit qu'une précision est encore et seulement une approximation.

    Si l'arc-en-ciel durait trop longtemps, personne ne le regarderait.

    Je ne pense pas que l'homme soit encore sorti des cavernes. Il est encore à l'état primitif.

    Tu ne dis rien aux aveugles qui ne voient pas. Alors ! Crois moi, laisse les sots à leur sottise !

    Je ne sais s'il y a plus d'imbéciles qu'avant, mais j'ai l'impression qu'ils se manifestent davantage, on leur demande leur avis plus souvent qu'autrefois. […] Ils en usent et en abusent.

    J'aime que le chat vienne vers moi ; j'aime aussi que le chat s'éloigne de moi. J'aime assez quand le chat vient si je l'appelle ; j'aime assez qu'il ne vienne pas si je l'appelle, aussi.

    Lire, Écrire

    Comme disait Mallarmé, « c'est beau ce qu'écrivent les autres ».

    J'aime savoir que j'ai tel livre… Si un jour j'en ai envie ou besoin.

    J'ai vécu avec François Villon pendant deux années. Je ne lisais que ça. J'étais devenu lui.

    Les gens, dans une oeuvre, se cherchent. Se cherchent eux-mêmes.

    J'ai besoin de mes vieux amis. J'ai besoin de La Fontaine, j'ai besoin de Villon. Et plus je les connais, plus j'ai envie de vivre avec eux.

    Molière, La Fontaine : on dirait que toutes les expressions populaires sont sorties de chez eux.

    Comme tout les mômes, j'avais reçu La Fontaine et je n'y avais pas fait attention. Un beau jour, je me suis aperçu qu'ils écrivaient bien, qu'ils étaient enrichissants.

    Charles Louis Philippe a bouleversé mes 20 ans. (Charles Louis Philippe fils d'un sabotier à fait des petites gens les héros de ses ouvrages : la bonne Madeleine et la pauvre Marie, la Mère et L'enfant, Bubu de Montparnasse, Croquignole, Les Contes du matin, etc.

    À chaque fois que dans ma vie j'ai essuyé un mauvais coup, j'ai lu Typhon de Joseph Conrad. C'est mon livre de bord. Je l'emporterai dans la barque fatale.

    René Fallet me plaît beaucoup. D'abord parce qu'il a de l'esprit, ce qui n'est pas très répandu. Et puis parce que c'est un enfant vieilli. […] C'est un très bon romancier aussi, qui pourrait faire beaucoup mieux s'il était moins fainéant.

    Si j'avais connu Victor Hugo, je n'aurais sûrement pas osé l'approcher.

    Rimbaud nous bouleverse plus qu'André Breton. Pourquoi ? Parce qu'il chante et n'apprend rien à personne.

    Verlaine écrivait des poésies qui ressemblaient à des chansons.

    En face d'un monde cruel et perdu, il convient de boire continuellement l'alcool et la lucidité distillée par ce poète, grand et pudique : Baudelaire.

    J'ai le goût des choses un peu antiques. Je ne suis pas le seul : il y a bien des gens qui achètent de vieilles lanternes et qui me reprochent de parler le français dans mes chansons !

    J'essaie 50 mots avant d'en adopter un.

    Je ne me regarde pas écrire. J'écris ce qui me passe par la tête.

    « L'important, a dit Léautaud, n’est pas de faire des chefs-d'oeuvre, c'est de donner du plaisir. » Je pense comme Léautaud et j'écris au jour le jour, en amateur.

    Les mots sont comme les enfants : il ne naissent pas exactement au moment souhaité.

    Quand tu n'écris pas, tu écris quand même.

    Je sens que si je pouvais m'en donner la peine, je deviendrais un grand écrivain, car j'ai des tas de choses dans le crâne ; mais je ne puis et ne pourrai jamais les écrire. La chanson, voici mon destin, c'est court et facile.

    Chanter

    On n'écrit pas une chanson pour être entendu, en l'écrit pour être réentendu.

    J'ai toujours assez mal chanté, mais toujours avec passion.

    Je ne veux pas être une vedette, je veux être un ami.

    Si je pensais que mes vers suffisent, je les dirai sans musique. Mais je pense que la musique ajoute quelque chose.

    L'excès dans les gros mots est une forme de pudeur.

    La chanson, un art mineur ? Il y a des chansons mineures, voilà tout.

    Jacques Brel a déployé plus de courage que n'importe lequel d'entre nous, et c'est pour cela qu'il semble réserver sa tendresse à ceux qui, contrairement à lui, ne peuvent pas lutter.

    Avec la chanson on a beaucoup plus de chances de violer le public qu'avec un poème.

    Il vaut mieux essayer de donner au public des choses de qualité : même s'il les boude un peu, il s'y habitue. Il s'habitue aussi facilement à la qualité qu'a la non qualité, qu'à la médiocrité.

    Les interprètes sont comme le public : il leur arrive de chanter des bonnes chansons sans le faire exprès !

    Ce qui est redoutable avec les interprètes, c'est précisément qu'il se mêle d'interpréter. […] Et ils bêlent, ils brament, ils glapissent, ils chuchotent. Ils poussent si mal ta chanson qu'on croirait que c'est eux qui l'ont composé…

    J'ai l'impression de bien ressembler à mes chansons.

    Mourir

    Jean Giraudoux : « la mort est si vieille qu'on lui parle en latin. »

    Je suis un bon vivant et les bons vivants aiment beaucoup narguer la mort.

    J'aime bien rigoler aux enterrements.

    La mort, c'est une espèce de clown blanc, c'est un faire-valoir. Je me sers de la mort pour vanter la vie.

    Que mon dernier souffle soit identique au premier : anonyme et secret.


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