•  

     
     

    C’était mieux avant…

     

    Chaque fois qu’ils m’écrivent (essentiellement des mails), je suis effaré et choqué par le nombre de fautes d’orthographe et de fautes de français qu’ils commettent.

    Avoir son Bac aujourd’hui ne signifie plus grand-chose. Nombreux sont ceux qui l’obtiennent, si bien que beaucoup ont tendance à penser qu’on le donne, plus qu’il ne se mérite.

    Il m’est arrivé, dans le cadre de mon travail, d’avoir à recruter des cadres administratifs en participant à des jurys de concours. Les candidats étaient tous bacheliers, (diplôme minimum requis) et nombreux avec un niveau Bac +3 ou +4. Si je ne l’avais pas su, j’aurai parié qu’ils n’avaient même pas fait d’études secondaires. La plupart ne savaient pas s’exprimer. Aucune méthodologie. Des fautes d’expression impardonnables à ce niveau.

    J’ai l’air dur en disant cela. Pourtant tous les membres des différents jurys faisaient le même constat alarmant.

    La fille d’un de mes amis venait de réussir son Bac. Lui posant la question traditionnelle « Que veux tu faire plus tard ? » elle m’a répondu : « Je veux être chef ! ». Ça ne s’invente pas… Etre chef !!! Ça veut dire quoi au juste ? Commander ? Être au dessus du lot ? Supérieur ? J’ai ri. Ce n’était pas méchant, mais dans cette réponse spontanée, j’ai retrouvé la mentalité de pas mal de jeunes d’aujourd’hui...

    Ils pensent qu’en 2010 les places sont de plus en plus chères, alors qu’à « notre » époque, tout était plus facile.

    Peut être. Pour certains...

    Mais ce n’est pas l’époque qui était facile. Penser cela, oui, est un peu trop facile et déculpabilisant.

    Une amie très chère, de mon âge, vient d’une famille pauvre. Pas d’argent. Un frère et une sœur. Père mort alors qu’elle avait 18 ans. Sa mère n’avait jamais travaillé. Elle a passé son bac l’année de la mort de son père. Puis elle a obtenu, en jouant des coudes et de la voix, une place de pionne à mi temps. Elle voulait faire du droit. Pas question. Fallait partir pour cela et louer une chambre en ville universitaire. Or son maigre salaire de pionne servait à payer les études de son jeune frère, (encore à charge) à entretenir sa mère, bref à faire bouillir la marmite. Dans la ville où elle travaillait, il n’y avait qu’une annexe de la faculté de lettres. Elle a réussi à finir sa licence de lettres, puis à passer le même concours que moi, en prenant des cours de droit par correspondance.

    N’allez pas lui dire qu’à notre époque c’était facile car elle voit rouge quand des jeunes lui disent cela (et les jeunes c’est vrai, en majorité, le pensent).

    Un autre ami également très proche n’a pas eu non plus tellement le choix. Pareil. Famille pauvre. Pas de père, mère à l’usine. À 14 ans, il curait les étables à cochon chez un éleveur pour gagner 4 sous.

    Chaque fois qu’il sortait le samedi soir il sentait la merde… Et pourtant il se douchait trois fois par jour ! Il avait honte ! D’ailleurs, encore aujourd’hui il a gardé cette habitude de propreté méticuleuse.

    Maintenant, on en rit…Oui, maintenant…Mais à l’époque, pas d’études possibles, alors qu’il ne demandait que ça et qu’il était très intelligent.

    Aujourd’hui, il a une culture impressionnante, (on dit autodidacte…lectures innombrables sur tous les sujets) et nous parlons de tout.

    Les périodes plus faciles ou plus difficiles ont bon dos. Oui… mais avant c’était mieux !… ça, je n’y crois pas.

    J’ai été élevé non pas dans le luxe mais dans l’aisance. Je ne le nie pas. Mais je ne vais pas pour autant culpabiliser de cela, n’est ce pas ? lol…

    On est responsable de sa vie et de ses actes certes, mais on n’est pas responsable de tout.

    Stop aux idées générales !

    Chaque individu est particulier et son histoire unique. Quel que soit le contexte. Quelle que soit l’époque. Bisous…


    ----------------------@-----------------------


    votre commentaire