• Je le disais tantôt...et j'y réfléchissais...

    Le respect m'est venu sur le tard, à force de perdre des certitudes...
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    Je me suis retrouvé, à l'orée du bois, sans fusil.

    J'ai pénétré, une fois encore, les frondaisons opaques

    Prudemment, humblement.

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    Je me suis rendu compte, brusquement démuni, 

     Combien j'étais nu et vulnérable.

    La jungle retrouvée était toujours épaisse,

    Etouffante, remplie de bruits divers...

    Ricanements moqueurs des singes,

    Coups de griffes des félins,

    Morsures des serpents,

    Herbes empoisonnées.

    Seuls les arbres, gigantesques, tendaient toujours leurs cimes vers la lumière.
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    Survivre...

    Cruelle et simple loi.

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    Dans notre monde ici,vivre n'est plus de mode.

    Les bois sont désertés.

    On ne sait que ramper, vivoter.

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    Je vois une  longue avenue, parcourue par des ombres,

    En proie à un mortel ennui.

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    Plus de surprises....

    Des  balises partout.

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    J'ai cherché des chemins de traverse.

    J'en ai trouvé. J'en ai suivi.

    Beaucoup....

    J'ai, bien sûr, pris des coups.

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    Mais j'ai rencontré des amis.

    Blessés, pour la plupart,

    Mais riches de leurs cicatrices.

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    Nous n'avons pas évoqué nos balades.

    C'était bien inutile. Elles se valent toutes.

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    Nous avons bivouaqué, dans des tentes sommaires....

    Nous avons partagé, des rires et des chants....

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    Chacun est reparti vers ses propres chimères

    Un peu meilleur, je pense, que la veille.

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    J'ai rejoint la grande avenue, elle m'a paru vaine,

    Comme une grande supercherie.

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    Je me suis demandé :

    Pourquoi cette longue ligne droite ?

    Comme si, tout au bout, nous serions justifiés. 

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    Il y a bien longtemps, quand l'homme n'était lui-même

    Qu'un fragment de nature,

    Qu'il luttait pour sa vie,

    Il comprenait le monde. Il savait ses dangers...

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    Il vivait dans la peur.

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    Il ressentait alors, et c'était bien normal

    Un lancinant besoin de se mettre à l'abri.  

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    Mais à trop vouloir se protéger, il a perdu son âme.

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    Ce qui n'était qu'instinctif et naturel au départ

    S'est révélé trompeur à l'arrivée,

    Comme souvent.

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    A force d'éloigner les risques,

    Il s'est retrouvé seul.

    Enfermé dans une forteresse étroite.

    Et, ce faisant, devenu étranger dans son monde factice

    Il en est devenu, Le tyran.

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    Vivant impunément ses désirs, et entouré d'esclaves.

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    Nous ne voyons plus rien que nos petits besoins....

    Le monde s'est réduit à cette route étroite,

    Hors de laquelle, point de salut,

    Dit - on...

    Une avenue bien lisse, sans doute pour nous dire

    Qu'il n'y a plus rien à découvrir.

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    Il est temps de partir. D'explorer à nouveau.

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    Oui, le respect m'est venu sur le tard.

    Car  il faut se cogner,

    Beaucoup, souvent, longtemps,

    Pour mesurer les choses.

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    Mais si l'on prend la peine d'accomplir ce détour,

    Alors, il vient sans doute de ces petits repères

    Qui nous deviennent familiers.

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    Retrouvons  notre place, ici et maintenant.

    Et l'on pourra se perdre, on reviendra toujours.

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