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Poussière d\'étoile (5)
V
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- Excuse moi Julien, ta mère, au téléphone .
Interrompant son cours, le surveillant ajouta :
- Tu peux prendre la communication chez la conseillère déducation. La concierge a passé lappel chez elle.
Julien se précipita. Il nétait pas dans les habitudes de sa mère de téléphoner. Elle naimait pas le téléphone. Sans doute quelque chose de grave
Dans le train qui le ramenait chez lui, le regard fixé sur le panorama qui défilait à vive allure, Julien flottait dans un vide irréel. La mort de son père lui paraissait fictive, impossible à concevoir.
Une erreur Plus tard, quand il arriverait chez lui, il leffacerait. Et tout redeviendrait comme avant
Assise dans la cuisine, prostrée, sa mère leva les yeux.
Julien la prit dans ses bras et ils restèrent debout, prés de la table, un long moment.
Doucement, il sentit son corps se liquéfier. Tenant toujours sa mère dans ses bras, ils tombèrent à genoux.
- Maman... Il est dans la chambre ?
Elle acquiesça dun signe de tête.
Il se releva et déposa doucement sa mère sur une chaise.
Puis il se dirigea vers la chambre de ses parents.
A la porte, il marqua un temps darrêt. Il nétait pas sûr davoir envie dentrer. De voir... Après, il ne pourrait plus rien gommer.
Il fit demi tour et sortit de la maison.
Pieds nus, marchant droit devant lui, il enfonçait ses pieds dans le sable, appuyant férocement sur chaque talon.
Respirant à pleins poumons lair du large il avançait prés des vagues, fermant les yeux à intervalles réguliers. Un vent léger caressait son visage enveloppant les émotions autour de lui dans un halo irréel.
Des images, trop dimages
Epuisé, il se laissa tomber et, machinalement, prit une poignée de sable dans la main. Levant celle ci à hauteur des yeux, il écarta lentement les doigts concentrant toute son attention sur les fils argentés qui glissaient entre ses phalanges. Il répéta ce geste de nombreuses fois
« Poussière détoile » .
A la tombée de la nuit, il revint dans la maison.
Debout devant le lit, fixant le visage lisse, détendu, reposé de son père, peu a peu, il accepta.
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Ils restèrent silencieux dans la cuisine.
Par la porte de la chambre de ses parents restée ouverte, la lumière dune lampe de chevet, posée prés du lit, diffusait une pale lueur dans les deux pièces.
Ils parleraient plus tard.
Julien monta les escaliers, pénétra dans sa chambre et saccouda à la fenêtre.
Fixant le ciel dégagé, rempli détoiles, il sentit dans son dos la présence du père, sadressant à son fils, une dernière fois.
« Ton étoile Julien Regarde ! Tu las vu naître. Ce nest pas rien ça ! . Ce sera « ta bonne étoile ! Celle qui, désormais, te portera chance. On a tous besoin dune bonne étoile »
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