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    Par consentement mutuel

     

     

    Je me suis séparé de toi.  


    Divorce douloureux après des années de vie commune.


    Il m'a fallu tout ce temps pour admettre que nous n'étions pas fait l'un pour l'autre.


    Nous avons persévéré comme si, à force de bonne volonté de part et d'autre, nous finirions par former un couple véritablement uni et complice.


    Il n'en fut rien. Ce n'était pas faute d'amour et de désir de fusion réciproques mais il a bien fallu nous rendre à l'évidence.


    Je donnais mal. Tu me rendais mal.


    Plus souvent rugueuses que douces et caressantes mes promenades sur les touches d’ivoire de ta peau blanche et noire ne te procuraient aucun plaisir.


    Je te soupçonne de l'avoir toujours su et de n'avoir rien dit afin de m'éviter une peine inutile et profonde.


    Tu sentais bien, n’est ce pas, que je n’étais pas prêt à entendre cette vérité là.


    Aussi as-tu subi pendant toutes ces années, mes assauts impatients et maladroits sans te plaindre, car tu respectais mon obstination à vouloir faire de toi mon ami et unique confident.


    Il a donc fallu que l'initiative de la rupture vienne de moi. 


    Merci de ta patience, pour toutes ces années.


    Nous nous sommes quittés. Nous nous aimons toujours, là n'est pas la question, mais j’ai fini par admettre que tu chanterais mieux chez lui que chez moi.


    Je ne suis ni jaloux, ni nostalgique, car nous avons véritablement essayé de construire quelque chose de beau ensemble et qu'aucun de nous deux n'a jamais fait preuve de mauvaise volonté.


    Parce que c'était toi et parce que c'était moi, nous avons entériné d'un commun accord notre divorce par consentement mutuel


    Adieu mon ami, mon piano.


     

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