En regardant ce documentaire sur Arte, j’ai eu la confirmation, si besoin était,  que les priorités données à la sauvegarde des espèces sont majoritairement  ciblées  vers les animaux fétiches, à savoir félins, ours, oiseaux, éléphants etc… (Comme en témoigne d'ailleurs les images choisies sur cette photo piquée sur internet, illustrant la biodiversité…)

Les mollusques et autre invertébrés minuscules et microscopiques, qui sont pourtant infiniment plus nombreux, plus riches, et plus diversifiés que les grands mammifères, pratiquement tous connus et inventoriés, ne sont pas très prisés par la communauté scientifique… (Ce n’est pas moi qui le dit mais....un scientifique)

De même pensais-je par extrapolation, que la musique de variétés comptera toujours plus d’adeptes que la musique dite classique…

Partant de ce constat d’évidence, j’ai comme souvent,  dérivé vers autre chose, vers cette question qui m’est chère et qui me tourne en rond:

Qu’est ce qui fait que l’on choisit tel ou tel domaine d’étude, tel ou telle distraction, tel ou tel métier, tel ou tel chemin de vie ? Et choisit-on vraiment ?

Ai-je choisi d’être ce que je suis ? À savoir m’interroger depuis très jeune sur moi-même, d’étudier à la loupe mes enthousiasmes et mes colères, de tenter de comprendre comment je fonctionnais ?

Bien sûr que non… Je n’ai pas ce sentiment. J’en ressentais la nécessité, et je crois de plus en plus que ce chemin que je continue encore de suivre aujourd’hui m’a choisi, plutôt que je ne l’ai choisi…

Nombreux sont aussi les musiciens, les écrivains  ou les peintres, qui avouent sincèrement avoir été choisi par leur art, plutôt que l’inverse…

On n’a pas posé la question aux criminels mais pourquoi ne pas penser qu’eux aussi n’avaient pas choisi leur destin…

Si l’on accepte ce préalable, tout change, comme lorsque change complétement la vison d’un paysage en retournant les jumelles.

Si nous ne sommes que les jouets du destin, toute prétention s’envole quant à notre prééminence, laissant la place à une humilité d’évidence.

On ne se sert plus de son talent pour briller et se mettre en avant, mais on se met au contraire au service de son « art » afin de lui rendre la première place, celle qui lui revient de droit.

Bien entendu j’ignore, et c’est bien dommage, pourquoi chaque être humain emprunte tel ou tel chemin plutôt que tel autre, ou se concentre sur tel ou tel travail.

Ce qui me frappe cependant, et j’en reviens au documentaire sur la biodiversité, c’est que la répartition n’est pas équitable, loin s’en faut…

Certaines  autoroutes sont noires de monde, les routes secondaires sont moins fréquentées, et les chemins souvent déserts…

Pourtant, je suis convaincu, comme il est précisé également dans ce documentaire, que c’est sur les sentiers escarpés et souvent difficiles d’accès, que l’on fait les plus grandes découvertes, celles qui font le plus progresser l’humanité, de même que c’est dans la recherche et l’exploration de l’infiniment petit que l’on apprend le plus de choses sur la biodiversité…

Mais qui s’intéresse au travail de la taupe dans son souterrain ? Qu’a-t-on à faire des galeries sous terraines ?…

Et pourtant…

N’y a-t-il pas davantage à découvrir dans une symphonie de Mahler que dans une chanson de Johny Halliday ?

La mer qui cogne contre les falaises de Burren en Irlande n’est-elle pas plus belle et plus enivrante que ces vaguelettes épuisées et mourantes qui s’échouent sur les plages encombrées de touristes  paresseux ?

Un chemin de traverse en sous-bois, rempli des senteurs et des couleurs du printemps ou de l’automne, n’est-il pas plus agréable à emprunter que le long ruban monotone des autoroutes ?

Biodiversité en danger………… Je n’en sais toujours pas davantage… et le mystère reste entier.

Mais je continuerai néanmoins de m’interroger inlassablement…. Comme cette mer que j’aime, qui vient frapper sans cesse, avec la même force, les rochers millénaires…

Fin de ma parenthèse vespérale.

 

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