• Deux pigeons s'aimaient d'amour tendre...




    Il était une fois...,

    .....un aigle royal, beau comme la nature qui l’entourait. Un jour qu’il survolait une immense forêt, son oeil perçant repéra une petite tâche blanche, dans les ramures d’un vieux chêne. Il amorça alors une descente vertigineuse, prélude à une  mort rapide et inéluctable.


    Quelques secondes plus tard, un gentil pigeon, tout blanc avec une petite tâche rouge sur le cou, se balançait dans les airs, emprisonné dans les serres du terrible rapace, qui, à grands coups d’aile regagnait son repère, la haut, dans les montagnes, prés du soleil.

    Sur la branche du vieux chêne, un autre pigeon regardait le ciel.

    Il n’avait rien pu faire et il fixait maintenant ce point, de plus en plus petit , qui disparaissait dans les nuages.

    Il regardait tour à tour prés de lui et vers le ciel. Il avait du mal à comprendre

    Un petit bout d’écorce arraché, prés de lui, c’était la seule trace de la foudre tombée du ciel et de la résistance dérisoire de son compagnon .

    Le petit pigeon resta sur sa branche, une nuit, puis encore un jour, puis, encore une nouvelle nuit.

    Autour de lui, la neige était blanche, immaculée. C'était l'hiver, et il n'y avait rien à manger. Mais il n'en avait cure, peu lui importait. Son coeur était vide, il n'avait plus la force de ressentir la faim.

    Il repensait peut être à ces jours heureux, au printemps, quand ils survolaient tous les deux la verte plaine, les champs jaunes et rouges et que les branches des arbres, semblaient un refuge sûr et doux.

    La tête sur la poitrine de son compagnon, il s'endormait doucement dans la douceur de la nuit, bercé délicatement par la brise de ces chaudes soirées d'été qui les enveloppaient.

    Sans lui, la  vie devenait un gouffre qui donnait le vertige.

    Pourtant, le printemps reviendrait, il y aurait encore des couleurs de fête, des nuits parfumées. Il fallait seulement du temps pour que la douleur s'estompe, que le vide se fasse moins cruel, que la vie reprenne ses droits.

    On ne sait rien de la souffrance des oubliés. Le petit pigeon, apparemment, sur sa branche, n’exprimait rien , et pourtant, je le sentais, il avait mal, trés mal.

    Pourquoi savais-je cela ? Je ne saurais le dire.

    Souvent, on se demande: Mais qu'aurait il fallu faire ?

    Plus j'y réfléchis et plus je pense: Rien, sans doute, seulement, être là.

    -----@-----

    « Mort d'un poisson rougeDe la difficulté d'être »

  • Commentaires

    1
    visiteur_ptitloup77
    Lundi 7 Janvier 2008 à 15:18
    Oserais-je confier ici, qu'un malheureux jour, je me suis aussi sentie comme le pigeon resté sur sa branche? attendant des jours et des nuits afin de voir mon autre redescendre de là où il était monté?
    Mais après tant et tant d'attente, le coeur brisé, j'ai dû me résigner, et laisser vivre mon autre ailleurs, en d'autre lieux, parmi d'autres amis, parmi d'autre famille, où je n'avais pas ma place....

    j'adore, j'aime ce que tes écrits dégagent, moi je peux te le dire...
    2
    visiteur_mybiquette1
    Vendredi 15 Février 2008 à 10:04
    c'est si triste et pourtant...si beau
    3
    visiteur_starletteoh
    Samedi 18 Octobre 2008 à 22:11
    un seul être vous manque et tout est dépeuplé écrivait Gide si mes souvenirs sont bons....on pense souvent à celui qui reste, à la souffrance qu'il a, en l'absence de l'autre mais celui qui part, dans quel état est-il ? Pas mieux sans doute si il reste vivant.....pas mieux non plus si il franchit les portes du Paradis. Comme l'histoire du poisson rouge, on ressent en en la lisant , une grande émotion ! c'est çà Julien l'art de sublimer ! Tu as la vague à l'âme baudelairienne !
    bisous ! une fan de tes récits !
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :