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    A la fin du quatrième acte, Cyrano épuisé, mourant, lance un dernier défi à la face du monde :

    "Je sais bien qu’à la fin vous me mettrez à bas…

    N’importe, je me bats !

    Oui, vous m’arrachez tout.[…]

    Il y a malgré tout quelque chose que j’emporte, […]

    Sans un pli, sans une tâche, […] malgré vous…

    Mon Panache !"

    ....................................................................................

    Qu’a t-il donc emporté avec lui Cyrano ?

    Quel est donc ce Panache qu’il brandit comme un flambeau ?…

    Un gant ? Jeté à la face du ciel ?

    Un raccourci grandiose ?

    .................................................................................

    Difficile de définir une façon de vivre,

    De se comporter,

    D’être… ou de ne pas être…

    .........................................................

    Avoir du panache, ce serait peut être d’abord, tenir debout ?

    Où du moins chaque fois peinant, se relever ?

    Tenir la tête droite, garder de la hauteur, s’arracher à la pesanteur, et ne jamais céder, à la facilité ?

    Rire quand tout s’écroule ?

    Porter de lourdes charges en paraissant léger ?

     Avec trois bouts de bois, édifier tout un monde ?

    Et disposant de tout, paraître infortuné ?

    Se montrer généreux, alors que démuni ?

    Et pouvoir tout saisir sans jamais posséder ?

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    Ce serait…

    Respecter… Mais aussi…

    Dégonfler les baudruches, les sacs gonflés de vent…

    Mais pas n’importe quand, pas n’importe comment…

    A bon escient, Avec Panache !

    Car on peut aisément, lorsque l’envie nous prend,

    Tout balayer d’un geste méprisant,

    Souffler sur l'édifice afin de l’ébranler.

    Ou se mettre en colère et taper fort du pied.

    Mais le faire en passant...

    Et comme en plaisantant,

    Dénoncer les abus, comme distraitement

    L’hypocrisie ambiante.

    User de quelques mots, anodins mais pointus

    Fustigeant l’insolence,

    Rabaissant des caquets.

    .................................................................

    Et Cyrano conclut, ne laissant à personne le soin de rédiger son épitaphe :

     « Ci gît Hercule Savinien de Cyrano de Bergerac, qui fût tout et qui ne fût rien… »

     

    Quel Panache !

     

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