•  
     
    poussiere d'étoile2

    V

    <o:p> </o:p>

    - Excuse moi Julien, ta mère, au téléphone….

    Interrompant son cours, le surveillant ajouta :

    - Tu peux prendre la communication chez la conseillère d’éducation. La concierge a passé l’appel chez elle.

    Julien se précipita. Il n’était pas dans les habitudes de sa mère de téléphoner. Elle n’aimait pas le téléphone. Sans doute quelque chose de grave…

    Dans le train qui le ramenait chez lui, le regard fixé sur le panorama qui défilait à vive allure, Julien flottait dans un vide irréel. La mort de son père lui paraissait fictive, impossible à concevoir.

    Une erreur… Plus tard, quand il arriverait chez lui, il l’effacerait. Et tout redeviendrait comme avant…

    Assise dans la cuisine, prostrée, sa mère leva les yeux.

    Julien la prit dans ses bras et ils restèrent debout, prés de la table, un long moment.

    Doucement, il sentit son corps se liquéfier. Tenant toujours sa mère dans ses bras, ils tombèrent à genoux.

    - Maman... Il est dans la chambre ?

    Elle acquiesça d’un signe de tête.

    Il se releva et déposa doucement sa mère sur une chaise.

    Puis il se dirigea vers la chambre de ses parents.

    A la porte, il marqua un temps d’arrêt. Il n’était pas sûr d’avoir envie d’entrer. De voir... Après, il ne pourrait plus rien gommer.

    Il fit demi tour et sortit de la maison.

    Pieds nus, marchant droit devant lui, il enfonçait ses pieds dans le sable, appuyant férocement sur chaque talon.

    Respirant à pleins poumons l’air du large il avançait prés des vagues, fermant les yeux à intervalles réguliers. Un vent léger caressait son visage enveloppant les émotions autour de lui dans un halo irréel.

    Des images, trop d’images…

    Epuisé, il se laissa tomber et, machinalement, prit une poignée de sable dans la main. Levant celle ci à hauteur des yeux, il écarta lentement les doigts concentrant toute son attention sur les fils argentés qui glissaient entre ses phalanges. Il répéta ce geste de nombreuses fois…

     

    « Poussière d’étoile »….

     

    A la tombée de la nuit, il revint dans la maison.

    Debout devant le lit, fixant le visage lisse, détendu, reposé de son père, peu a peu, il accepta.

    ................................................................................

     

    Ils restèrent silencieux dans la cuisine.

    Par la porte de la chambre de ses parents restée ouverte, la lumière d’une lampe de chevet, posée prés du lit, diffusait une pale lueur dans les deux pièces.

    Ils parleraient plus tard.

    Julien monta les escaliers, pénétra dans sa chambre et s’accouda à la fenêtre.

    Fixant le ciel dégagé, rempli d’étoiles, il sentit dans son dos la présence du père, s’adressant à son fils, une dernière fois.

    « Ton étoile Julien… Regarde ! Tu l’as vu naître. Ce n’est pas rien ça !…. Ce sera « ta bonne étoile ! Celle qui, désormais, te portera chance. On a tous besoin d’une bonne étoile… »

    <o:p> </o:p>

    --------------------------@---------------------------

    <o:p> </o:p>


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique