A partir d'une image...

 

 

 

 

- Crécelle !!!!!!!!!!!!! C'est toi ?????????? Mon dieu ce que tu as changée depuis !!!!!!!!! Ça fait si longtemps que je t'attends ! Viens ! ne reste pas plantée là ! Entre ! Que t’est-il arrivé ? Comment m'as-tu retrouvé ? Que tu es pâle ! Ton visage, on le dirait en porcelaine... Tu ne vas plus repartir, dis ?

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- Je passais par ici, un peu sans m'en rendre compte, je suis fatiguée maintenant.
Je t'ai cherché longtemps sans jamais voir une seule trace de toi. Tu étais un fantôme. J'ai fini par penser que je t'avais créé et que tu n'existais pas. Suis-je morte ? Où suis-je exactement ?

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- Tu es entre ciel et mer, entre réel et imaginaire, entre deux draps de soie blanc et noir. Tu es en suspension dans l’air. Dans cet espace flou, où tout dépend de la décision que tu vas prendre, où tout peut redevenir possible, si tu le veux vraiment.

D’une main vers l'arrière, je te vois t'accrocher aux aspérités du mur, tandis que de l'autre, je t’imagine tâtonnant devant toi, à la recherche d’un paradis perdu.

Quand les liens, si longs à tisser, se rompent toujours trop vite, on se perd.

Le souvenir se tient dans ta main qui s’accroche et celle qui tâtonne cherche un fragile espoir...

Entre, viens donc t’asseoir près de moi. De ma main toute aussi hésitante, je vais prendre la tienne et tenter de te  communiquer la chaleur qui me reste afin de te redonner gout à la vie.

Viens donc Crécelle, mon aimée, et calme donc tes craintes !

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-  Je me pose prés de toi et je suis bien.  C'est tout ce qui importe maintenant.
Merci mon ami d'être là quand je me sens perdue dans mes propres tourments .
Regarde ce ciel parsemé d'étoiles. Penses-tu qu'on m'attende ailleurs ? Où suis-je faite pour être là, afin de le contempler ?

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- Nous sommes tous sur terre pour contempler le ciel, Crécelle. Sauf que certains lèvent davantage les yeux que d’autres. Toi, tu regardes souvent en l’air, à la recherche de ton étoile filante. Assis près de toi je te montre du doigt la grande ourse, essayant de t’aider à choisir, te faisant part de mes préférences, mais sachant que je respecterai toujours tes choix. Nous avons pas mal voyagé ensemble Crécelle, et il n’y a aucune raison que cela s’arrête. Sauf si le ciel soudain se couvre de gros nuages lourds, et que la pluie menace...

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- Si elles ne sont pas filantes, elles sont plus sereines les étoiles Julien. Regarde Cassiopée, elle forme un W ou un M selon l'heure dans le ciel.  J'ai toujours aimé son nom. Petite, j'aurais aimé le porter.  Mon prénom est si banal qu'il m’a souvent pesé. Quand à mon nom, je n'en parle même pas.

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- Si on aime celui ou celle qui le porte, le nom fait partie des bagages pour l’île déserte. Moi, j’aime bien ton nom qui fleure bon le vieux français,  et ton prénom qui me sert de guide comme il servit de guide à un chanteur célèbre. C’est qu’il l’a donc aimé. Cassiopée est un joli prénom qui sent bon le mystère, l’impalpable... N’est ce pas ce qui t’attire dans ce prénom, doux à l’oreille ?

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- Depuis enfant, j'ai aimé le nom de cette constellation. Je ne connaissais pas du tout la mythologie liée à ce prénom.  J'ai commencé assez tôt à vivre la nuit, et contempler le ciel me rendait plus sereine. Si je n'avais pas ce tempérament passif, j'aurais fait plein de choses mais il n'en est rien. Et je ne regrette pas cela. Parfois, de temps en temps, une vaguelette de passion remonte pour retomber aussi vite qu’apparue, mais ce n'est pas grave. Je n'ai aucun regret là-dessus. Je l'assume totalement sinon, j'aurais changé.

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- Regarder le ciel apaise, c’est vrai. La vue des étoiles et le silence de la nuit, (même les bruits de la nuit font partie du silence) ont un effet apaisant pour l’esprit. On se sent bien dans la contemplation. On accepte son anonymat et sa petitesse, car on se sent englobé dans la voute céleste. Elle nous garde au chaud, dans son immensité éternelle.

Pourquoi dis-tu que tu es d’un tempérament passif ? Peut-être que tu ne t’autorises pas, c’est différent. Tu penses que chacun a le droit de penser ce qu’il veut, et d’être ce qu’il est. C’est ton credo et tu t’y tiens. Souvent les personnes « passives » sont d’anciens enfants ou adolescents à qui les adultes « qui savent » ont dénié une certaine forme d’existence que ces jeunes revendiquaient, dans laquelle ils pensaient  pouvoir s’épanouir. Et cette privation, soit les a rendu amers, soit a développé une forme de tolérance pour les autres. Certes, parfois trop, d’où une sensation de « passivité » lorsqu’on en prend conscience,  mais je ne pense pas que la juste mesure soit innée. On devient mesuré car jeune, il n’est pas possible de l’être. Enfin, je crois.

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- Enfant, j'étais écorchée mais craintive. La solitude était ma seule amie. Adolescente révoltée mais plus envers moi-même. Oui, je me sens passive maintenant et ce ne fut pas toujours le cas, c’est vrai, ce n’est pas inné. Je suis devenue une personne raisonnable avec parfois quelques grains de folie que je gère.

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- Mais tes compagnes sont les étoiles, et tes compagnons des trolls et des lutins. Parfois des fées aux formes insolites, parées de couleurs vives, dont les sourires en forme de lames de couteau inquiètent, alors que leurs doigts coupent, comme des ciseaux.

Tu ne dédaignes pas un fort maquillage autour des yeux et quelques gouttes de sang sur le visage.

Quand tu croises ces images, sorties de l’imaginaire de tes semblables en papier mâché, tu te reconnais et, sans effort, tu les apprivoises.

Déconnectée du réel qui te pèse parfois fortement, elles représentent  autant de portes ouvertes sur ton imaginaire, permettant des évasions fugaces qui te sont néanmoins nécessaires, et tu te vois courant vers des mondes où enfant, tu venais si souvent  t’immerger jusqu’aux yeux.

 

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