Prends un siège.

Assieds toi prés de moi et causons.

« Je te dirai mes bêtises. C’est entre nous. J’admets que tu me contredises » ….

Je t’emmènerai dans mes rêves et tu me parleras des tiens, chapitre après chapitre.

Et, si cela devenait trop intime, et bien nous rougirons, en détournant les yeux.

Voilà tout.

Moi, j’ai un peu la gorge sèche. Pas toi ? C’est sans doute ta présence, si près de moi, ce soir, qui me trouble.

Mais, merci d’être passée me voir.

Viens, je t’emmène.

Partons ensemble dans l’imaginaire.

Laisse moi te tenir la main. N’aie crainte. Aujourd’hui, je sais comment revenir.

Écoute, j’inventerai pour toi….

C’était il y a longtemps.

Nous étions installés à la terrasse d’un café, l’un en face de l’autre. Le menton reposant en coquille entre tes mains ouvertes, tu me regardais. Je ne savais pas quoi dire, mais je me sentais bien.

Renversant brusquement le buste sur ta chaise, tu m’as dit sans détour, que je n’étais pas bavard, que j’étais mal habillé, mais, que ça irait quand même… Je m’en souviens très bien. Tu as ri ! Et c’est à ce moment là que j’ai commencé à t’aimer.

J’ai passé ma vie à te regarder, sans jamais cesser d’être surpris. Par ton exigence et par ta douceur. Par ton rire soudain et tes colères brèves. Par ta démarche assurée et confiante. Par ta façon de me décoiffer d’un geste en te moquant de moi.

Tu es l’oubli des choses inutiles. Alors que je passais mon temps à digérer les restes des anciens repas froids, tu jetais sans regret, tous mes vieux oripeaux…Ne t’encombrant de rien, tu te moquais sans cesse de mes allers - retour.

Je me le demande encore aujourd’hui… Comment ai-je pu te séduire ?

Toi qui n’étais que feu follet…poussière d’étoile, souffle de vie…Moi, si frileux, si sérieux et si grave, …

« Il y a longtemps que je t’aime, tu sais… Jamais je ne t’oublierai »

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