Parle !

Quand tu en auras envie. Quand tu en ressentiras le besoin.

Tout est noué en toi Je me garderai bien de tirer sur un fil de peur de resserrer davantage l’écheveau au lieu de le dénouer quelque peu.

Parle moi. De ce que tu veux. De ce qui te passe par la tête, si tu en ressens le besoin. Et uniquement si tu en ressens le besoin.

Fais comme tu l'entends. Comme si tu écrivais dans un journal intime que tu ouvres et que tu refermes, à ta convenance.

Je serai attentif.

Si tu sens que tu ne peux pas me dire certaines choses, parce que tu n’es pas prête à les dire, ne les dis pas.

Mais à l’occasion reviens y et creuse lorsque tu t'en sentiras la force.

Cette envie de vomir et le fait de te retenir, dont tu parles...

Tu t'interdis des choses.

Or ces choses t’obsèdent.

Alors, elles veulent sortir malgré toi et comme tu les censures, elles ne peuvent qu’être vomies.

Bien sur, c'est normal dans la vie de se censurer. On ne s’autorise pas certaines choses.

Mais pour toi, pour ton journal intime, dans le secret de ton esprit, ce que tu as envie de te dire ou de crier, doit sortir librement. Il le faut.

Crie un bon coup dans un endroit ou tu seras sure de ne pas être entendue.

Ce que tu appelles l’âme, c’est toi, au plus profond de toi, de tes désirs noués.

Ton corps n’est que le réceptacle obligé et non consentant de ce magma qui t'étouffe et qui, de toute façon, sortira.

Mais n’attends pas qu’il te démolisse avant d’ouvrir quelques vannes.

Les paroles sont des portes de sorties.

Ne l’oublie pas. Parle de ce qui te fait du bien ou bien soulage toi en vomissant des mots sur ces choses qui te rongent périodiquement et qui reviendront sans cesse à la charge tant que tu ne les auras pas évacuées.

Elles cherchent une issue.

Il faut leur en donner une.

Tu n’as pas le choix.

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