• Mes voyages imaginaires

     

     

     

    Mes voyages imaginaires

     

     

     

    « Ce ne sont pas les voyages que tu aimes, Julien. C’est l’idée du voyage. C’est le mot « partir » qui te séduit. L’évasion…Tu ne sais pas voyager. Tu es pénible, en voyage. Tu le sais bien… »

     

    Elle avait raison. Bien sûr. Elle me voit. Esprit dépourvu de chair. Ma chair, c’est mon imaginaire. Illusion d’épaisseur.

     

     

    C’est cela, ma vie.

     

    Une vie rêvée, qui supprime les valises, les encombrements, les taxis, les aéroports, l’enregistrement des bagages, les heures d’avion ou de voiture, l’attente, les temps morts…

     

    « Voyage »….Je suis déjà en plein cœur des montagnes. Je respire les parfums des cimes.

     

    Pas d’escalade. Pas de fatigue. Pas de transpiration.

     

    Tout de suite au sommet…

     

    Idiot, Julien ! Idiot ! Mais inutile de te le cacher, tu es comme ça.

     

    Je t’ai inventé, je le sais. J’ai tout inventé.

     

    Tu ne m’as pas quittée. C’est moi qui ne fus jamais là.

     

    Toujours ailleurs, pensant à autre chose.

     

    A des futilités, la plupart du temps, mais toujours occupé.

     

    Tu étais prés de moi. Je t’ai oubliée. J’étais déjà parti.

     

    Tu as raison, ma mie. Je m'empare des mots. Je jongle avec des idées, des rêves....

     

    Ce qui me manque, je l’ajoute. Ce qui me pèse, je le gomme.

     

    Enfant capricieux. Toujours insatisfait.

     

    Pourtant, je sais que la vraie vie se cache dans ces anecdotes que les femmes se racontent pendant des heures au téléphone.

     

    Dans ces plis, que je m’obstine à écraser.

     

    Mais c’est plus fort que moi.

     

    C’est bien comme ça qu’on dit non ? C’est plus fort que moi...

     

    A peine arrivé, je suis déjà reparti.

     

    Où suis-je ?

     

    Je ne t’ai jamais autant aimé que dans mes rêves, quand tout alors semblait encore possible.

     

    Mais toi ! Tu es de chair et d’os ! Tu as ta propre respiration !

     

    Je t’en prive, et je suis désolé.

     

    Je peux être un ami. Pas un amant.

     

    Avec moi, le temps d’une conversation, à la terrasse d’un café ou au coin du feu tu seras bien, je le sais.

     

    Mais ensuite, il sera temps de partir.

     

    Je suis encombrant et inutile au quotidien.

     

    Vivre avec moi, c’est côtoyer une ombre.

     

    Oublie moi, sauf quand la vie te paraîtra trop lourde. Viens me voir. Je saurai t’alléger un moment.

     

    Dans mes voyages imaginaires….

     

     

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    « Le vent qui vient, à travers la montagne...Impression du jour... »

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