Mes pianos, à chaque fois, une histoire d'amour...
Les notes d'un clavier, blanches et noires, parfaitement alignées, brillantes d'un éclat à nul autre pareil, représentent pour moi, pour l'amoureux pianiste que je suis, un épiderme sensible, ferme et doux au toucher.
Je le regarde tendrement, comme une promesse de plaisirs à venir, sous la pression calculée de mes doigts hésitants.
A chaque nouvel instrument que j'ai découvert, j'ai fait la connaissance d'une nouvelle peau, dont je me demandais quelle serait sa réaction à mon contact, quels seraient ses premiers frémissements, ses premiers émois sonores.
Comment réagira t-elle au toucher, ma nouvelle découverte ? Et quelle sera pour elle, en retour, l'ampleur de la surprise en épousant ma main ?
Prenant place lentement devant cette chair blanche et lisse, que j'imaginais tendrement délicate, que je sentais timide et palpitante, j'ébauchais alors une longue caresse, du plat de la main sans appuyer, partant des graves vers les aigus, puis retournant des aigus vers les graves, imaginant le futur son à naître
Posant ensuite délicatement la paume de ma main sur les touches blanches, au centre du clavier, enfonçant doucement un index hésitant en retenant mon souffle, tendant une oreille attentive au premier soupir, sachant pertinemment qu'ensuite, très vite, tout serait dit.
Si le courant passait entre nous, sous la forme d'une émotion et d'un frisson épidermique de chair de poule, je savais qu'une longue idylle irait en se développant, aprés cette toute première déclaration d'amour.
Au fil du temps, à chaque nouvelle étreinte, l'émotion et le plaisir partagés seraient au rendez vous.
Il est aussi difficile de se séparer d'un piano que d'une femme.
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Mes pianos, à chaque fois, une histoire d'amour...Les notes d'un clavier, blanches et noires, parfaitement alignées, brillantes d'un éclat à nul autre pareil, représentent pour moi, pour l'amoureux pianiste que je suis, un épiderme sensible, ferme et doux au toucher.Je le regarde tendrement, comme une promesse de plaisirs à venir, sous la pression calculée de mes doigts hésitants.
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