• Marcel, Pipouse, Fanfouin...

     

    Marcel, Pipouse, Fanfouin...

     

     « Quand le dernier arbre aura été abattu, disait à l'aube du XXe siècle le chef apache Geronimo, quand la dernière ri­vière aura été empoisonnée, quand le dernier poisson aura été pêché, alors on saura que l'argent ne se mange pas... »

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    J’adorerais pouvoir faire encore des crocs en jambe…. Déclencher des sonneries et m’enfuir en courant…Faire des grimaces… Tirer la langue…Comme je le faisais, souvent, lorsque j’étais enfant.

    Je viens d’écrire une histoire triste. Une de plus. Le pire, c’est que je l’aime bien !...

    À l’age de 10 ans je me serais enfui après avoir lu la première ligne. J’aurai pensé… « La barbe ! » et j’aurai eu aussitôt l’idée d’une bêtise à faire…un sourire coquin aux lèvres… J’aurai donné un coup de coude à mon copain de table et, les yeux pétillants de malice,  j’aurai envoyé une boulette de papier mâché, dans le cou du garçon de devant. J’aurai pouffé de rire par avance en imaginant le regard, furibond qu’il allait me lancer….

    Comment ai-je pu perdre cette envie de toujours faire le clown ?

    Dire que je ne tenais pas cinq minutes en place…

    Aujourd’hui, le cul dans mon fauteuil à longueur de journée, j’écris des histoires tristes…

    Ce n’est pas sérieux, tout ça ! Ce n’est pas moi ! Que s’est il passé entre temps ? Dire que je ne me suis rendu compte de rien …Que, sans m’en apercevoir, j’ai perdu cette envie de vivre, cette fraîcheur, cette…insouciance…

     Non, ce n’est pas sérieux, tout ça ! Ça ne peut pas l’être

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     Marcel, Pipouse, Fanfouin…Hommage…

     

    Mes amis s’appelaient… « Marcel », « Pipouse », « Fanfouin », « Mortesagne », « Blanc »… Ont ils eu, un jour, un nom ?

    Sans doute, pour l’état civil, mais qui s’en souciait ?

    C’est à ces personnages, hors normes, que je voudrais rendre hommage aujourd’hui.

    Ces hommes dont j’appréciais la compagnie, sans bien savoir pourquoi.

    Aujourd’hui, je le sais. Ils me reposaient. Ils me permettaient de retrouver mes facéties de « quand j’étais gosse ». Passer un moment avec eux, c’était faire et dire n’importe quoi. C’était une façon de fuir les conventions, les discussions interminables, les débats... C'était l'occasion de fuir ce qui nous rend vieux et ennuyeux.

    Oui, c’était une fuite. Mais tellement reposante…

    Ils ont disparus. Ils n’existent plus. Leurs semblables sont devenus des mendiants, Des « paumés », des « largués »…

    Ils nous gênent et on s’en méfie.

    Mais à l’époque, dans les villages de campagne, ils avaient leur place dans la société. On leur donnait des petits travaux à faire, on leur payait à boire, on passait du temps avec eux, même si ce n’était que cinq minutes.

    Ces hommes, un peu « benêts » qui n’ont plus leur place dans notre société ou personne ne voit plus personne, ou l’on se dépêche de rentre chez soi et d’allumer la télé. Avant on les connaissait. Aujourd’hui, ils sont devenus anonymes, des ombres qui tendent la main en s’excusant d’être encore là.

    Oui, je rends hommage à ces "hommes – enfants" qui souriaient toujours quand ils vous croisaient. Ces personnages qui vous faisaient de grands signes d’amitié en apercevant au loin votre silhouette. Ces poètes avec qui il était bon de boire un coup au café du coin.

    Je ne savais pas qu’aujourd’hui, ils me manqueraient. Terriblement…. mes copains d’insouciance.

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     Quand je parle à quelqu'un j'avance très prudemment pour éviter les pièges du langage. D'autant que souvent, l'interlocuteur en question n'a pas, lui, ces scrupules, et qu'il faut donc que je me méfie pour deux.

     

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    J'ai horreur du sérieux, mais il me semble pourtant que l'on ne peut pas l'éviter.
    Je veux dire qu'à mon avis, seuls les gens sérieux auraient le droit de rire…

     

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     L’abbé BREL….

    J’ai eu la chance de voir et d’entendre Brel sur scène. C’était à Villeneuve sur Lot (47). J’avais une vingtaine d’années.

    Il a commencé à pleuvoir peu après le début du concert. Personne, dans le public, n’a bougé, ni ouvert son parapluie. Nous étions tous soudés à cet homme dont chacun ressentait profondément la totale sincérité.

    Brel vivait ses chansons, tendant ses longs bras vers nous comme pour nous associer à sa ferveur. Sa bouche « dévorait les étoiles », comme ces marins, dans le port d’Amsterdam.

    À l’abri sous un chapiteau, il s’est alors avancé prés du bord de la scène et a poursuivi, sous la pluie, son tour de chant.

    Nous étions tous trempés.  Lui aussi.

    Mais la magie qui émanait du poète, sa force, son total engagement, nous liait plus sûrement à lui que le plus solide des cordages.

    Je n’oublierai jamais ce spectacle.

    J’étais déjà, à l’époque, un admirateur inconditionnel de l’homme. Je connaissais par cœur la totalité de ses chansons. Il m’arrivait souvent, le dimanche après midi, seul dans le séjour de la maison de mes parents, les fenêtres fermées, dans le noir, de brailler à tue tête « Amsterdam », «  Les bourgeois », « Les paumés du petit matin » en osmose complète avec les microsillons qui m’accompagnaient.

    Brel en vidéo, c’est déjà quelque chose. Mais Brel sur scène, on avait du mal à s’en remettre….

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  • Commentaires

    1
    labelscrap
    Mardi 12 Mai 2009 à 09:46
    Pourquoi devient-on si "sérieux" en vieillissant?... est-ce la présence de la mort si proche?

    Merci pour ce texte sur Brel... Il y est si vivant ,si empli de vitalité , de désir, qu'il en fait oublier la pluie!
    2
    Julien Daumange Profil de Julien Daumange
    Mardi 12 Mai 2009 à 11:41
    Non on ne devient pas sérieux en vieillissant... Si l'on ne se méfie pas on devient plutôt con ! Les enfants sont sérieux, pas les adultes... Car les enfants ne se prennent jamais au sérieux, eux ! Le sérieux est pour moi synonyme de sincérité. Être sérieux c'est cultiver le doute. Être sérieux c'est se moquer de soi, c'est pouvoir rire de tout. Conserver toujours présent à l'esprit que rien n'est simple et que tout est peut être complètement différent de ce que l'on croit.
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