• Livre d'images...

     
    Livre d'images2

     

    Livre d'images...

     

     

    Passent les jours et passent les semaines

    Sous le pont Mirabeau

    Coule,

    La Seine… 

     

    Oui, il en passe de l'eau, sous les ponts de la vie...

     

    Fonte des neiges à Briançon.

     

    Assis sur le bord d'un torrent qui déroule inlassablement ses anneaux dans une course folle, me reviennent en boucle, des épisodes du chemin...

     

    En musique au fond de ma tête, chante une valse de Vienne, du temps des Strauss …Un beau Danube qui serait encore bleu... Prélude à une douce ivresse, qui prendrait son envol...

     

    Je vois des visages qui flottent, dans le courant...

     

    Ils tanguent, s’approchent, repartent, boivent la tasse, riants ou souriants, tristes ou mélancoliques...

     

    Tous particuliers, tous uniques, dans mon livre d'images.

     

    Mes amis, mes amies, mes rencontres...

     

    D'un geste de la main, j'adresse à chacun un petit salut

     

    Mes oiseaux de passage...

     

    Pascal. Grand échalas au sourire plein de dents... Une ébauche de Brel, gesticulant et expressif... Brel, dont tu gueulais la révolte et l’amour, la nuit, dans les rues désertes du Cap Ferret... T’en souviens tu mon ami ? Quand nous lancions des aubades sous les fenêtres des filles, à deux heures du matin ? Tes yeux, toujours un peu tristes, dont je sais aujourd'hui, la raison. Moi, je me souviens de tout. Ne glisse pas si vite ! Résiste au courant qui t'entraîne !...Reste encore un moment avec moi… s'il te plait, juste un moment… Mais, déjà tu disparais. Et ta main, hors de l'eau, me fait un dernier signe...

     

    Laure. Pétillante comme une mousse de champagne débordant d'une coupe, sur la nappe blanche de nos sorties au resto. Virevoltant dans sa jupe courte, au son d'une marche endiablée, un soir de bal du samedi soir, à Saint Pardoux. Tes éclats de rire résonnent toujours dans ma tête et j'entends tes sarcasmes, comme si c'était hier, comme si tu n'avais pas disparue, un jour, au bras d'un autre.

     

    Michel. Corsaire, flibustier, brigand. Pirate des caraïbes ! Toujours en sursis, en attente d'embarquement vers les confins du monde. Éternel voyageur en recherche de sens, dévorant les escales, les rues qui glissent, de port d'attache en port de désamour. « Il fallait y aller », disais tu... Bien sûr, l'ami qu’il fallait y aller. Rien ni personne n'aurait pu te retenir. Ton appétit d'espace dévorait ton présent. Qu'as-tu trouvé là bas,  un peu plus loin ? La marée montante a recouvert tes traces... Ou es tu ? As-tu trouvé ton arbre, tout au bout du chemin ?

     

    « Sous le pont Mirabeau coule la Seine, Et nos amours, faut-il qu'il m'en souvienne

    La joie venait toujours après la peine ? 

     

    L'eau crépite et scintille, jouant avec mes souvenirs...

     

    Eva et Myrtille ! Deux prénoms associés pour ce qu’il reste de vie...

     

    Et Dieu créa Eva. Joli croissant d'amour. Donnant sans cesse, et son corps, et son cœur, comme s'ils étaient inusables. Combien de fois t'ai-je ramassée à la cuillère, Eva... Tout doucement, délicatement, tendrement.... J'avais beau te dire : « Ce sont des salauds ! Ils ne savent pas ce qu'ils gaspillent. Ils n'apprendront jamais. » C'était plus fort que toi. Je le savais bien, mais je parlais quand même...

     

    Myrtille. Un parfum. Je devinais qu'elle venait tout juste de se glisser par la porte entrouverte. Je l'ai toujours raté d'une seconde. Insaisissable Myrtille... Gourmande, mais raffinée, légère mais entière, distante mais attentive, inspectant les contours avant de se risquer, demandant patte blanche, avant d'ouvrir son coeur. Je la regardais souvent à la dérobée. Son petit minois sans cesse à l'affût. Et ce parfum qui emplissait l'espace autour de sa personne, comme un appel et une mise en garde.

     

    Ponctuations diverses dans des pages jaunies...

     

    Lysian. La première fois qu'on l'a fait, j'en fus tout secoué. Petite, menue, timide, mais qui s'est révélée, après un excellent repas plutôt bien arrosé, particulièrement lyrique en fin d'après midi. Fête des sens! Toute pudeur évanouie au profit d'un plaisir libertin, ponctué d’éclats de rires... Epuisés, mais heureux. Alors que je la vois passer brièvement, dans la toupie des vagues, merveilleusement nue, elle se marre, éperdument. Espiègle, elle a suivi de loin, le fil de mes pensées...

     

    Guillaume, boulanger de son état. Vingt ans. Blanc, tout blanc, comme la farine de son pétrin et comme ses cheveux.  Mais élégant, soigné, tiré à quatre épingles, lorsqu'il prenait la route des fêtes du samedi soir, après la dernière fournée. Mais si peu sûr de lui, si renfermé, si rougissant. Ne s'exprimant qu'à travers ses dessins qu'il esquissait en silence, en écoutant les autres, sur les nappes des tables de café. Il m'en a fait beaucoup des dessins. J'adorais. Un sens phénoménal de la caricature ! Fumant beaucoup pour se donner une contenance, mais n'aimant pas cela. Buvant peu, de peur de se perdre. Si gentil !

     

    Momo. On aurait pu croire, à entendre ses discours passionnés qu'il était vaniteux. Plein de morgue et de confiance en lui. Forcément ! Il en rajoutait toujours une couche de trop ! Mais s'il exaspèrait beaucoup de monde, au fond, il ne trompait que lui. 

     

    Terriblement humains mes amis, mon unique richesse !...

     

    Excitations d'un jour, désespoirs d'un moment, mais amour toujours, amourettes souvent, amitiés courtes ou durables...

     

    Le torrent dévale les pentes mousseuses, creusant son lit, élargissant ses berges, pour se perdre plus loin, dans les mares de l’oubli...

     

    Sally...Elle aurait bien aimé que son Julien de mari soit un peu moins rêveur. Un peu plus attentif à ces petits riens qui façonnent, dans le quotidien, la construction d'un couple. Il est fidèle certes, gentil, attentionné, aimant. Mais on ne peut pas se reposer sur lui. Et ça, c'est dur pour Sally ! Elle aimerait bien pouvoir compter sur son Julien préféré parfois, seulement voilà !  Julien est ailleurs, toujours ailleurs… Dans ses rêves, dont elle se sent exclue. Elle lui en fait souvent la remarque, et Julien n’en disconvient pas. Il est toujours d'accord Julien, pas contrariant. Mais il ne peut changer. Alors il  sourit en forme d’excuse, il la prend dans ses bras, l'embrasse...et retourne à ses rêves... Alors, elle se dit qu'au fond, elle doit bien avoir aussi des lacunes, des manques. Et puis demain... sera un autre jour....

     

    Tous ces visages qui escaladent la crête des vagues, et retombent sans bruit dans l'écume rugissante, qui mousse et qui gronde, déroulant ses méandres, sans fin.

     

    « Et moi ? Te souviens tu de moi ? »… Fiori ! Petite fleur... bien sûr que je me souviens ! Comment pourrais je t'oublier ? Ma préférence à moi ! Toi qui ne me quitte pas et que pourtant j'ai raté, par manque d'imprudence. Par crainte de mal faire, de te faire du mal. Par peur de l'inconnu, peur de te décevoir. Fiori et ses 25 pétales, ma douce fleur des villes, tu sais bien que tu es la seule à avoir véritablement compté. Ne fais pas ces yeux là, s'il te plaît. Ils m'angoissent ! Je pense  si souvent, trop souvent à toi, mélange de regrets et de gestes ébauchés... Va ! Passe vite ! Ne reste pas ici. Tu sais bien que je t'aime. Je te retrouverai, ce soir, comme toujours, avant de m'endormir...

     

    Vous, qui me tenez la main...Vous vivez tous en moi !

     

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    « Lettre à ElinaLa véritable histoire de la chèvre de Monsieur Seguin »

  • Commentaires

    1
    starletteohara
    Samedi 24 Janvier 2009 à 23:58
    La vie est un ainsi faite de gens tous diff?nts les uns des autres ..et c'est cette variet?ui nous fait appr?er autant le contact humain ! Le caract? , l'humeur sont le miroir que nous r??ns aux autres .....et chacun en tirera sa perception propre selon sa culture ou son pass?
    A nous de jouer pour marquer l'autre le mieux possible pour que sa trace ne s'efface jamais de ta m?ire !
    merci Julien pour tes textes qui am?nt toujours sur des th?s ???ons !
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