Laisse toi aller, Julien...

Y suis-je jamais parvenu ?...N'y a t-il pas eu, toujours, partout, quelqu'un qui me tirait par la manche... avec ces mots terribles au fond des yeux...

"Forget me not !..."

J'ai tenté de me dégager, de m'éloigner sans se retourner, mais je suis revenu.

Toujours.

Est il  possible d'oublier cette valse à mille temps, la chanson des vieux amants, Jeff, Fernand, Jojo et les autres ?

Tous ces visages qui flottent en un leitmotiv lancinant quand le crépuscule descend sur la mer.

Oublier la bise qui mord, pendant que la pauvre vieille de somme, va ramasser du bois mort pour réchauffer Bonhomme.

Bonhomme qui va mourir...

Chansons tristes..., comme ce coucher de soleil sur  les dunes du Pilas...

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Assis sur la plage déserte, alors que la brise soulève encore autour de moi de minuscules nuages de sable fin, qui s'envolent, en tourbillonnant...

Mon passé...des lambeaux de chairs mortes...

Julien se redressa, se remit debout.

Un visage prit forme sous ses paupières...Un mirage lointain, un sourire qui se voulait encourageant.

Il rendit son sourire à son rêve, tenta de le prendre par la main....

« Profitons de ces instants de paix »...pensa t-il

Oui, laisse toi aller, Julien... Rien qu'un moment ! Oublie les orages, les chansons tristes.... Un petit poisson, un petit oiseau...

Viens plutôt siffler, là haut, sur la colline...

Le ciel s'éclaircit. Les rayons du soleil sont encore timides, mais ils te ressemblent... Ils s'accordent à tes pas hésitants.

Les nuages s'éloignent. Le bleu gagne du terrain.

Une douce chaleur s'insinue dans tes membres engourdis, comme un appel à l'espoir...

Ce moment est à toi. Rien qu'à toi...

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