• Entre nous trois

     

     

    Entre nous trois
     
     

    Entre nous trois

     

    - Il est temps de nous séparer, Julien…

    - Pourquoi ?

    - Parce que c’est l’évidence, tu le sais bien.

    - On était pourtant bien ici, avec elle. Tu le sais bien.

    - Oui. Et c’est pour cette raison que nous devons nous séparer. Afin de limiter les dégâts...

    - Parle pour toi, mon ami ! Il me reste de beaux jours devant moi. Elle m’aime. Pourquoi la quitterais-je en te quittant ? Nous avons passé ensemble tous les trois des moments merveilleux. Tu les as vécu avec moi ces moments, alors comment peux tu me dire d’arrêter. Tout peux continuer longtemps encore, puisqu’elle nous aime !

    - Tu sais bien que non. Nous ne sommes que des ombres, une présence et un soupir, un éclat de rire et un murmure, une étoile filante et une douce illusion. Elle est amoureuse d’une chimère, d’un rêve, d’une tentation, d’un mirage. Quand elle nous écrit, c’est à Julien qu’elle pense, pas à moi. Quand elle nous écoute, c'est moi qu'elle entend en fermant les yeux. Cela doit cesser, car je ne suis pas toi et tu n'es pas moi !

    - Un peu tout de même…

    - Si peu. Je ne suis pour elle qu’une voix dans la nuit. Tout le temps que nous avons passé ensemble, j’ai joué et rejoué en boucle la scène du balcon, imitant tant bien que mal, la voix de Cyrano. Et, chaque fois, à la fin, c’était toi qui montais cueillir le baiser que mes mots avaient fait éclore sur ses lèvres.

    - Nous sommes frères d’âme et je te connais aussi bien que tu me connais. Au fond de toi, tu sais bien que tu ne veux pas rompre. Tu n’as aucune envie que je disparaisse. Tu l’aimes à travers moi…

    - Arrête Julien ! C’est déjà assez difficile comme ça !

    - Comme tu voudras. Mais ne veux tu pas réfléchir encore ?

    - Réfléchir ? Quand je ferme les yeux, je replonge dans mes rêves insensés, et quand je me réveille, je suis très malheureux. Vous m’épuisez tous les deux !  Vous êtes beaucoup trop jeunes pour moi...

    - Tu ne renonceras jamais à tes rêves,  tu le sais bien….

    - Je crains que non en effet. Mais je supporte de moins en moins qu’elle murmure ton nom quand mes mots pénètrent dans son âme ! Ça me fait mal, chaque fois qu’elle prononce ton nom.

    - Mais à travers moi, c’est à toi qu’elle pense. Qu’en fait, c’est toi qu’elle aime.

    - Elle aime mes mots oui, mes rêves, mes désirs… qui sont aussi devenus les tiens quand je te les ai soufflé afin que tu les partages avec elle. Mais regarde moi ! S'il me prenait soudain l'envie de grimper au balcon, je tomberais de haut ! Je n’ai plus l’âge d’escalader les plantes grimpantes pour embrasser ma belle ! 

    - Je vais me taire mon ami, si vraiment tu le souhaites. Mais je ne serai jamais très loin, si tu as besoin de moi.

    - Merci, Julien !



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