• Dis moi pourquoi ? par Vertije et Al Che

     
     

    Dis moi pourquoi ? par Vertije et Al Che

    - J'aime tant te regarder dessiner, Observer ce moment d'intimité.Tu me dis que peindre et dessiner, C'est savoir regarder.

    - Dans chacun de mes gestes, Tu me vois aimer.Le « pourquoi », il te plaît de regarder !

    - Moi, je vois ta main s'envoler, Avec plaisir et légèreté,Fixant de ton regard la toile immaculée,Comme un rite pour apprivoiser la beauté.

    - Le beau, vient du geste,De l'expression du mouvement maîtrisé,Quand l'esprit a enfin su se taire, Et ne peut plus que « faire ».

    - Il n'est pas dit qu'il faille toujours écrire,Pour tout se dire, pour exprimer son désir,Ta peinture c'est le mystère de ma passion,La quête de mes sens, de ma raison.

    - Je peins pour créer, explo
    rer, M'émerveiller, me satisfaire,Disciple d'une école d'humilité,A la recherche de liberté.

    - Spectateur, admirateur, parfois voyeur,Des heures, je t'ai regardé travailler,Toi aveugle, partie à la recherche de la lumière, A partir d'un peu de matière.

    - Je ne suis qu'acteur et serviteur, A chaque tableau, une nouvelle aventure,C'est prise au jeu de la peinture,Que je deviens créateur.

    - Ton art est exclusif,Amoureux, je sais bien pourtant,Qu'un autre désir te chavire,De ma voix que tu ne peux entendre,De mes mots qui restent dans l'attente,C'est lui que tu as choisi de servir.

    - La peinture est pour moi une complice Aimante et partenaire, Une alliée contre l'éphémère.Une trace ainsi laissée pour ne pas t'oublier.

    Vertije/Al Che -10/07/2010

     

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    J’ai eu envie de commenter ce texte publié dans un blog par deux amis qui l’ont rédigé en commun. Je l’aime beaucoup et il touche surtout à des sujets qui me sont chers…


    Peindre et dessiner c’est savoir regarder. Oui, absolument, mais ce n’est pas que cela… Il ne s’agit pas seulement de bien discerner les contours et de les reproduire fidèlement. L’artiste, si artiste il y a, plonge dans l’essence des choses, ou au coeur même de la nature humaine, qu’il appréhende d’abord, quitte à la déformer ensuite, afin de mieux la rendre. L’artiste pétrit, malaxe l’invisible, qui demeure caché au commun des mortels pour le restituer ensuite dans une œuvre, à l’évidence fulgurante. L’artiste dispose d’un œil « bionique » lol et bien sur d’une solide technique !


    Dans chacun de mes gestes, Tu me vois aimer. Bien dit Alyne… voila résumé d’un simple mot (aimer) ce que je viens de développer. Aimer c’est vivre en immersion profonde…


    Fixant de ton regard la toile immaculée,Comme un rite pour apprivoiser la beauté. Très joliment exprimé vertije…


    Le beau, vient du geste,De l'expression du mouvement maîtrisé,Quand l'esprit a enfin su se taire, Et ne peut plus que « faire ». Le mouvement maîtrisé oui, la technique (du peintre, de l’écrivain ou du musicien) acquise patiemment grâce à de longues heures de travail, va pouvoir se mettre au service de l’accouchement d’une l’œuvre. De son immersion en apné, l’artiste ressort engrossé, « habité ». L’esprit va donc pouvoir faire silence au profit de l’expression. (Le faire).


    Ta peinture c'est le mystère de ma passion.  Mystère oui, car malgré tout ce que j’essaie d’analyser le mystère reste et demeurera entier.


    Disciple d'une école d'humilité,A la recherche de liberté Très joliment dit Alyne comme une illustration à cet aphorisme que j’aime beaucoup.. « La liberté c’est d’abord la rigueur... »


    Spectateur, admirateur, parfois voyeur,Des heures, je t'ai regardé travailler… Cette réflexion m’a fait penser au Salieri amoureux de la musique mais dénué de génie, jaloux et admiratif de celui de Mozart, dans le film « Amadeus »…


    Je ne suis qu'acteur et serviteur, À chaque tableau, une nouvelle aventure,C'est prise au jeu de la peinture,Que je deviens créateur.En devenant créateur, l’esclave devient maître… C’est là tout le paradoxe de la création. En créant, le serviteur se libère de ses chaînes… Je l’ai toujours ressenti ainsi… Et, dés que l’œuvre est achevée il retourne à sa condition d’esclave…, jusqu’à l’accouchement de la prochaine.


    L’art est exclusif…C'est lui que tu as choisi de servir.Je ne dirais pas cela. On ne choisit pas un art. C’est l’art qui choisit ses serviteurs. On ne devient pas artiste, on l’est en naissant. Avec les années, s’accroît un sentiment d’appartenance à quelque chose qui nous dépasse, qui est plus grand que nous, et que l’on ne peut que servir.


    Enfin Alyne, ta conclusion est très belle….


    « La peinture est pour moi une complice Aimante et partenaire, Une alliée contre l'éphémère.Une trace ainsi laissée pour ne pas t'oublier. »


    Entre l’artiste « inspiré » et le spectateur « exclu » il existe certes un rapport d’amour – haine, d’admiration - jalousie, mais je me demande si ce rapport douloureux ne peut pas être dépassé par le fait que l’artiste, qui vit dans un monde à part, est et demeurera toute sa vie, un handicapé moteur. Car plus l’artiste est grand, plus son génie est immense,  et plus il est infirme à tout le reste, absent et ignorant de tout ce qui n’est pas son art. Relire « L’albatros » de Baudelaire à ce sujet.


    Certes, dans son monde l’artiste est roi, mais terriblement seul. Son royaume merveilleux suffit- il à compenser l’oubli et la méconnaissance de tous les autres mondes ? La question reste et demeurera posée jusqu’à la fin des temps…. Du moins pour ceux qui souffrent de n’être point « artistes » car ces derniers, eux, n’ont pas vraiment le choix, comme je le soulignais plus haut.

     

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