• Communication possible ?

     

    Communication possible ?

     Moi, qui reste des mois, dans ma campagne, sans voir personne… Sans éprouver le besoin de rencontrer quelqu'un… Moi, qui m’ennuie en réunion…Dont l’envie de rompre me taraude sans cesse… Qui ne sait pas comment partir sans vexer… et qui  n’aime pas la solitude…

     Moi qui me lève rarement… Qui admire rarement… Qui aime rarement…

     J'ai une tanière ouverte. Entre qui veut... mais de là à s'installer...

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    Claude Lévi Strauss nous rappelle qu’il y a davantage de richesse, de variétés de formes et de couleurs dans la carapace plus petit insecte, dans le pistil d’une fleur, que dans la palette du meilleur peintre qui soit.  L’homme, comparé à la nature, n’est rien. Et pourtant il a eu la prétention de se placer au premier plan. Présomption qu’il serait temps de reconnaître et de corriger.

    Regarder c’est s’oublier. C’est se replacer dans l’écheveau de la nature, c’est jouir des multiples palettes que se plaît à composer la vie animale ou végétale.

     

    Nous avons, nous autres hommes, cette faculté de ressentir, d’admirer et d’aimer.

     

    Profitons en à bon escient. Respirons les parfums et les effluves que charrie l’air du printemps, les couleurs de l’automne ou la froidure de l’hiver.

     

    Imprégnons nous de ce qui nous entoure, chaque jour, jusqu’à ne former plus qu’un avec notre environnement. Ce n’est qu’à cette condition que nous mériterons le nom d’homme.

     

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    Il existe deux formes de lecture. Une lecture horizontale et une lecture verticale.

     

    Schématiquement, la lecture horizontale serait la lecture d’un texte écrit.

     

    La lecture verticale est plus difficile. Ainsi, par exemple, il est impératif de lire verticalement une partition d’orchestre. Le chant de chaque instrument est certes écrit sur une ligne horizontale mais l’appréhension d’ensemble d’une œuvre musicale ne peut se faire que verticalement, en écoutant de façon simultanée tous les instruments.

     

    Claude Lévy Strauss a introduit cette analogie à propos de l’analyse des mythes, qui ne sont compréhensibles, de la même façon, qu’en lisant verticalement, c'est-à-dire en mélangeant les différentes versions données d’une même histoire.

     

    J’ai étudié un temps, l’harmonie. Je n’étais pas doué. J’avais beaucoup de mal à entendre distinctement la ligne mélodique de chaque instrument. Déjà, au piano, j’ai beaucoup de mal à différencier les lignes de la main droite et de la main gauche…

     

    Que penser dés lors d’un chef d’orchestre qui doit jongler avec des dizaines d’instruments différents, donnant à celui-ci l’ordre d’intervenir dans le morceau tout en conservant présent à l’esprit le déroulement de la musique. Imaginez la direction d’orchestre d’un opéra de Wagner, de la 9ème symphonie de Beethoven, de la 8ème symphonie de Mahler …

     

    Personnellement, je suis admiratif…sachant que l’on n’admire que ce que l’on ne comprend pas.

     

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    Je crois que la lecture verticale demande une totale disponibilité. Ce qui m’a toujours manqué.

     

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    Court dialogue.

     

    Elle : L'amour !!!!!!!!!  Comment on s'aperçoit qu'on aime ?

     

    Julien : Je ne sais pas. Je pense que chaque individu ressent l'amour différemment. Je pense qu'il n'y a pas de recette type. Une émotion, résultat d’une réaction chimique dont les ingrédients varient en fonction de notre personnalité…

     

    Elle : Des fois, ça m'échappe ! Je l'appelle mon "amour"! Mais c'est fugace... Ce sont certaines de ses expressions.... attitudes..... C’est aussi en lisant parfois les mots d'amour qu'il m'envoie...

     

    Julien: J'avais remarqué... Tu t'emballes facilement sur un détail qui te plait, qui te touche, ou qui te choque…

     

    Elle : C'est un peu vrai... C'est un peu comme si je sentais les choses, les gens,…par bouts! Par morceaux!

     

    Julien: Oui, c'est bien comme ça que ça marche, d’ailleurs, pour tout le monde. On apprend…par petits bouts. Nous sommes tous des puzzles... Mais il faut, avant de s'emballer, vérifier que les morceaux que l'on tient dans sa main  s'emboîtent bien les uns dans les autres…

     

    Elle: C'est pour ça, qu'avec cet homme, je vais encore attendre! Par le passé, j'ai été trop pressée, et ça m'a joué des tours ! Il me dit qu'il est comme ça! Qu’il ne me cache rien de lui, qu'il me montre tout.

     

    Julien : Je n'oserais jamais dire ça.

     

    Elle : Ah, bon! Toi aussi tu n'y crois pas ?

     

    Julien : Qui se connaît assez pour prétendre qu'il se montre tel qu’il est ?

     

    Elle: Tu sais, il se vit comme quelqu'un de sincère avec ses ressentis et ses désirs.

     

    Julien : Je n'en doute pas. Il est sûrement sincère. Mais sincérité ne veut pas dire authenticité.

    Il se pense sans doute tel qu'il se décrit, mais de là a ce qu’il soit tel qu’il se définit, rien n’est moins sûr…Faut voir... à l'usage…

     

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    La communication :

    Deux portes. Ouvertes ou fermées ?

     

    Disons, entrouvertes…. Pour certaines avec tendance à s’ouvrir davantage, pour d’autres prêtes à se refermer au moindre courant d’air.

     

    Il va de soi que la communication est d’autant plus intense et enrichissante que les portes sont largement ouvertes. Synonyme de confiance absolue, d’amitié. Mais il faut bien reconnaître, hélas que les portes sont souvent fermées, parfois même cadenassées.

     

    Supposons, parce qu’il est plus disponible, plus curieux, plus à l’écoute, que l’un des communicants entrouvre davantage sa porte. L’autre sent immédiatement un apport d’air frais et donc, respire mieux. Ce faisant, il a alors tendance à entrouvrir, lui aussi, légèrement, l’entrée de sa demeure. Un début de communication s’installe. Fragile. Hésitant…Timide.

     

    Et puis, brusquement, sans que l’on sache véritablement pourquoi, plus rien ! Que s’est il passé ?

     

    Les battants sont rouillés. Cela demande trop d’efforts de pousser davantage. Ça grince et ça s’entend. Ça fait mal. Pas assez de force...

     

    Toutes les portes grincent, plus ou moins, à un moment ou à un autre.

     

    Sentir ce grincement, c’est déjà commencer à comprendre ce qui se passe. On touche du doigt, l’origine du mal être. Même si celui qui en est la victime ne se l’explique pas. On a senti venir la rupture et en même temps ce qui l’a, peut être, provoquée.

     

    Ne pas insister. Garder sa porte ouverte et attendre... Ou partir… Au choix. Nous ne sommes pas obligé d’être disponibles 24 h/24. Frustration inévitable, certes, mais identifiée.

     

    Si les grincements de leur porte d’entrée leur sont, de plus en plus, insupportables, ils n’auront d’autre choix que la communication. Ils y viendront. Forcément.

     

    Mais souvent la communication est impossible car la rouille a bloqué toute forme d’ouverture. On parle de personnes complètement « coincées ».

     

    Mais, même dans cet état, les bouffées d’oxygène parviennent à forcer les jointures. Heureusement !

     

    Quand je suis en forme, il m’arrive, dans ce but, de « faire la radio ». Façon de créer une ambiance… une atmosphère suffisamment ventilée, destinée à masquer, par des artifices, le malaise ambiant.

     

    C’est aussi une façon de communiquer. 

     

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  • Commentaires

    1
    Lou foque
    Vendredi 22 Mai 2009 à 18:15
    Quand on parvient à décaper les points de rouille qui constellent la porte, apparaissent alors des trous béants qui sont autant de gouffres, d'abîmes sans fin... A la fois transparents et glauques, ils fragilisent la porte et la rendent vulnérable... Car du coup, l'autre peut apercevoir ce qu'il y a de l'autre côté et qui n'est pas toujours avouable. ou tout simplement que l'on n'a pas envie de s'avouer. Ouvrir la porte c'est aussi se mettre à la merci de l'autre, véritable tendon d'Achille qui trahit le plus cuirassé...

    Pour ce qui est de la lecture, j'en connais une autre forme.... La lecture en diagonale qui permet en peu de temps d'embrasser l'essence d'un être ou d'un texte... Enfin, c'est mon ressenti... Après, on approfondit ou non... C'est selon...
    Amicalement, Lou
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    2
    Julien Daumange Profil de Julien Daumange
    Vendredi 22 Mai 2009 à 18:20
    Oui, c'est vrai Anne. C'est aussi cela ouvrir la porte. Accepter de se fragiliser. Et c'est dur ! D'ou les problèmes de communication... Merci de ton commentaire. Affectueusement Julien
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