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Comme JULIEN...
Il était une fois <o:p></o:p>
<o:p>....</o:p>Un papy qui se promenait avec son petit fils dans la campagne. Ils se tenaient par la main. Le soleil, haut dans le ciel, répandait autour deux une douce chaleur. Un petit vent léger balançait dans lherbe tendre les premières fleurs du printemps. <o:p></o:p>
<o:p> - </o:p>Tu as déjà vu voler un aigle dans le ciel ? demanda papy.<o:p></o:p>
<o:p> - </o:p>Non et toi ?<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>- Moi non plus. Ici il ny a pas daigle. Dans les Hautes Alpes, dans le Queyras plus exactement, on peut en voir Mais tu as déjà vu des photos daigle non ?<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>- Oui, jaime bien les yeux <o:p></o:p>
<o:p> </o:p>- Les yeux des aigles voient tout. Ils ont une vue sept fois plus perçante que celle des hommes. En haut, depuis le ciel, ils peuvent voir très loin, tout ce qui bouge, même les petites choses. Tu aimerais voler dans le ciel avec un aigle ?<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>- Oh oui ! bien sûr... Mais ce nest pas possible.<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>- Je sais pas. En tout cas, moi, je connais un petit garçon qui est parti voler avec un aigle <o:p></o:p>
<o:p> </o:p>- Cest pas vrai ! Cest pas possible !<o:p></o:p>
<o:p> - </o:p>Si, si Le petit garçon sappelait Julien. Il avait 9 ou 10 ans, à peu prés ton age, je sais plus. Il aimait beaucoup les oiseaux mais il adorait surtout les aigles. Il habitait justement dans les Alpes et il passait ses après midi, quand il navait pas école, à regarder le ciel, attendant de voir passer au dessus de lui, ses oiseaux préférés. Il pouvait rester assis à attendre, dans un pré, pendant des heures. Il partait de chez lui, comme nous en ce moment, se promener tout seul, et il cherchait, les yeux perdus dans les nuages, à repérer le vol dun aigle, dans le ciel. Quand il en voyait un, il le regardait, fasciné, et le soir, en rentrant chez lui, il avait mal au cou à force davoir levé la tête. Et, quand il ne pouvait pas les regarder, il les imaginait dans sa tête, rêvant quun jour peut être, il pourrait senvoler avec lun dentre eux.<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>A lécole, le maître lui disait souvent :<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>« Julien ! A quoi rêves tu encore ? Tu nécoutes pas ! Quest ce que je viens de dire ? »<o:p></o:p>
Et Julien ne savait pas quoi répondre, bien sur Alors le maître, qui était gentil et qui aimait bien Julien car cétait un garçon très doux et très sage, soupirait et ninsistait pas.<o:p></o:p>
<o:p>- </o:p>Cest vrai ce que tu me racontes papy ?<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>- Bien sur que cest vrai ! Et un jour, à force de le vouloir il parvint à réaliser son rêve. Cétait un jour comme aujourdhui. Un début de printemps ensoleillé, sans aucun nuage. Comme toujours, il était assis dans lherbe et il observait le ciel. Quand son oiseau favori apparut, il le suivit des yeux comme les fois précédentes, admirant les grandes arabesques dessinées par ses ailes immenses. Et puis, progressivement, les cercles se rétrécirent et loiseau descendit doucement jusquà lui. Quand il se posa, à quelques mètres de distance, Julien, pétrifié et abasourdi ne parvint pas à faire un geste. La bouche ouverte et les yeux écarquillés, il osait à peine respirer. Balançant son poitrail de droite et de gauche, loiseau sapprocha, malhabile, jusquà venir tout prés du garçon. Alors il parla :<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>- Qui ? Loiseau ?<o:p></o:p>
<o:p> - </o:p>Oui, laigle dit: <o:p></o:p>
<o:p> - </o:p>Mais papy ! Les oiseaux ne parlent pas!...
<o:p> </o:p>- Si ! Celui-ci parla ! Et il dit : « Bonjour, Julien. »<o:p></o:p>
<o:p> - </o:p>Papy , tu inventes ! <o:p></o:p>
<o:p> </o:p>- Non ! Non ! Ecoute moi jusquau bout et tu verras Donc, Julien, incapable de parler, ne répondit pas. Alors laigle poursuivit :<o:p></o:p>
<o:p>"</o:p>Je suis venu vers toi, car je tai vu si souvent ici, Julien. Je tai vu regarder le ciel. Je tai vu me suivre des yeux, pendant des heures, et je me suis demandé pourquoi tu me regardais ainsi.<o:p></o:p>
Et jai voulu savoir. Alors je suis descendu te voir. Que veux tu Julien ? Je peux taider peut être ? Je ne te veux aucun mal car si javais voulu te faire du mal ce serait déjà fait depuis longtemps. Alors parle ! Réponds moi !"<o:p></o:p><o:p></o:p>Alors, Julien sarrachant à sa torpeur, répondit : « Je voudrais voler,... avec toi..., dans le ciel »<o:p></o:p>
<o:p> "</o:p>Ce nest que cela ? Mais bien sur que tu vas venir avec moi. Tu veux partager mes voyages ?"<o:p></o:p>
"Oui, mais dis moi. Tu es bien là, prés de moi ? Et nous parlons tous les deux ?"<o:p></o:p>
"Mais bien sur que je suis avec toi ! Allez ! Viens ! On senvole maintenant. Viens !"<o:p></o:p>
Et laigle dans un grand battement dailes séleva dans les airs. Se retournant, il dit :<o:p></o:p>
"Allez ! Cours Julien ! Suis moi ! Ouvre tes bras comme jouvre mes ailes ! Allez viens ! Cours !"<o:p></o:p>
Incrédule mais subjugué, Julien se mit a courir et Miracle ! Ses bras le portèrent ! Doucement, il quitta le sol et rejoignit le grand oiseau qui montait de plus en plus haut. Ensemble ils se laissèrent porter un moment par les courants ascendants. Limpression de légèreté que le garçon ressentit léblouit et une douce ivresse sempara de son esprit. Il respira profondément. Un grand sourire illumina son visage lorsquil vit, devant lui, limmense rapace qui planait sans effort.<o:p></o:p>
En dessous, le pré minuscule, les arbres, les maisons, se transformèrent en taches vertes et blanches tandis que le bleu du ciel devenait leur univers. Cétait merveilleux !<o:p></o:p>
Ils volèrent ainsi de longues heures, calmement, sans rien dire. Ici, pas besoin de mots. Cétait inutile. Les mots, cest pour en bas. Dans le ciel, le silence ambiant, lair que lon respire, le bleu qui nous entoure, la solitude réconfortante, et limpression de se joindre au monde, de ne faire plus quun avec lui, dêtre totalement, profondément heureux !<o:p></o:p>
Petit à petit, sans sen rendre compte, ils parcoururent une distance considérable et ce fut laigle, qui, habitué à côtoyer lespace infini, neut aucun mal à rompre le charme. Il se tourna vers Julien et dit :<o:p></o:p>
"Julien, il nous faut redescendre. Je vais te raccompagner. Le soir tombe et je dois regagner mon nid, la haut, dans les montagnes. Toi, tu dois repartir vers tes parents car ils vont sinquiéter si tu ne rentres pas. Viens ! On rebrousse chemin."<o:p></o:p>
Mais Julien nentendait pas. Il ne pensait plus. Il volait, et laissait son esprit vagabonder, vivre seulement linstant présent. Il ne voyait même plus son compagnon, il le sentait devant lui. Il laccompagnait dans son périple, se laissant guider, sans éprouver aucun autre désir. Cest donc naturellement quil le suivit lorsque celui-ci entama son demi tour, puis sa descente vers la terre ferme, dans le pré ou ils sétaient rencontrés.<o:p></o:p>
Alors Julien ouvrit les yeux. Il frotta longuement ses paupières. Le soleil disparaissait à lhorizon, la nuit avançait à pas de loup, la température restait toujours aussi douce.<o:p></o:p>
Plus daigle prés de lui, envolé, rien que les petits bruits de la campagne. Alors, doucement, il se décida à sen retourner vers sa maison.<o:p></o:p>
- Voila ! Tu vois quun petit garçon peut voler, sil le veut vraiment !<o:p></o:p>
- Non ! Il a pas volé ! Il a rêvé quil volait ! Cest pas pareil ! Moi aussi je rêve quelquefois.<o:p></o:p>
- Pourquoi dis tu quil a rêvé ? Jai jamais dit quil avait rêvé ?<o:p></o:p>
- Non ! Mais quand Julien sest frotté les paupières, cest bien parce quil se réveillait non ?<o:p></o:p>
- Mais ce nest pas forcément dun rêve quil séveillait ! Cest parce que, dans le ciel, il était « dans les nuages » et que son retour à la terre la un peu déboussolé. Voila ! Il a pas pris conscience que la nuit tombait <o:p></o:p>
- Alors, daprès toi, ce qui est arrivé à Julien sest réellement passé ?<o:p></o:p>
- Daprès moi, oui ! Je crois que si on veut vraiment, si on veut vraiment quelque chose avec beaucoup de force Et bien ! Cela peut arriver, oui ! Quelquefois ! Bien sur, pas à chaque fois mais parfois Il faut de la chance aussi sans doute. Mais il faut, ça cest sur, et je te le répète, il faut, comme Julien, le vouloir beaucoup et longtemps !<o:p></o:p>
- Quand même !... Voler ! Avec un aigle !...<o:p></o:p>
- Et pourquoi pas ! Personne na jamais dit que cétait impossible, si ! Personne na jamais parlé de ça, alors ? Qui peut savoir ce qui est possible et ce qui est impossible ?<o:p></o:p>
Bon, pour nous aussi la nuit tombe. Viens ! on va rentrer maintenant.<o:p></o:p>Papy et son petit fils, main dans la main, reprirent le chemin de la maison.<o:p></o:p>
- Comme Julien papy ! On revient chez nous, comme Julien.<o:p></o:p>
- Oui, bébé, comme Julien
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Commentaires
je suis sure que j'y parviendrais un jour, de toute façon, je pourrais pas faire autrement avec tout ce qu'on partage...impossible n'est pas rêvable...lol
grosses bises à toi mon Juju et merci