• Avec le temps...

     

    Avec le temps
     
     
    Avec le temps....
     
     
     
    Aveugles et sourds nous sommes, pendant la presque totalité de notre vie.
     
    Car la plupart du temps, il faut bien le reconnaître, nous sommes dans l’incapacité d'entendre ou de voir.
     
     
    Soit parce qu’il est trop tôt, soit parce qu’il est trop tard.
     
     
    S'ajoute à cela notre lâcheté congénitale, qui préfère nous maintenir dans l'ignorance, plutôt que d'affronter certaines vérités qui nous feraient trop mal.
     
    Et c'est ainsi qu'avec le temps, sans nous en rendre véritablement compte, nous devenons infirmes.
     
    Nous finissons par ressembler à ces arbres tordus, aux branches anarchiques, qui  bordent les chemins, figés dans des postures grotesques, victimes d'une croissance désordonnée, au sein d’une nature ingrate et inhospitalière.
     
    Pourtant parfois, un œil s’allume, une oreille s’entrouvre, sans que l’on puisse deviner ce qui l’a provoqué.
     
     
    Un éclair de lucidité irradie quelques instants à la périphérie de notre conscience, mais qui disparaît hélas beaucoup trop vite, à la manière d’une bulle d'air épuisée, qui éclaterait une fois parvenue à la surface.
     
     
    Ces minuscules révélations ébranlent un moment nos fondations, mais elles ne sont pas assez durables pour qu’il nous soit possible d’en tirer profit.
     
     
    En dehors de ces rares moments de lucidité, notre vie se passe donc, en grande partie, dans le fantasme et  dans l’illusion.
     
     
    Si on enlève parfois un masque, c'est pour en choisir aussitôt un autre. Et surtout ne pas cesser d'affirmer que tout va bien, alors que tout va mal ! Car notre voisin ne profiterait-il pas alors de notre faiblesse ?
     
     
    Avons nous une idée de l’épaisseur des couches de vêtements que nous portons sur notre dos ?
     
     
    Sommes nous bien conscients que plus le temps passe, et plus nous en rajoutons ?
     
     
    Que c’est le poids cumulé de toutes ces protections qui voûte nos épaules et rend nos pas plus lourds, plus hésitants...
     
     
    N'est ce pas cela vieillir ?
     
     
    Calfeutrés dans nos malaises, nos rides se transforment en grimaces. 
     
     
    Vaincus par l’accumulation des non dits, des petites lâchetés quotidiennes, des renoncements,  nous finissons par accepter que les volets tout doucement se ferment, interdisant le passage à la plus infime lumière.
     
     
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