• Au pays de Jacques Brel…

     

     

    Au pays de Jacques Brel…

     

    Et bien je vais te raconter...

     

    Cela ravivera mes souvenirs et sans doute les tiens, aussi…

     

    C'était donc, après que Jacques Brel eut quitté le pays où son enfance passa, de grisailles en silences de fausses révérences en manque de batailles ...

     

    Nous l'avions suivi tous les deux, en France, en concert, et nous nous demandions pourquoi cet homme, si plein de poésie, d'idéaux, de franche amitié virile, qui avait le cœur si large qu'ils étaient tous à s'en servir, avait quitté sa ville natale et surtout pourquoi, il dénigrait tant son pays à travers ses chansons...

     

    Les fla, les fla, les flamandes étaient elles si rétives ? La Belgique si plate ? L' Ostendaise pleurait elle toujours, assise sur sa chaise ?

     

    Nous voulions en avoir le cœur net...

     

    Nous avons donc parcouru, à vélo, ces longues étendues de terre, ou de vagues rochers, décrochent les nuages (en ce temps là nous étions jeunes et nous avions des muscles) traversant de mornes plaines, à perte de vue...

     

    On avait l'impression d'un temps immobile, d'un bateau posé sur une mer d'huile, il semblait que le Plat Pays se dissolvait dans un horizon lointain, que nous n'aboutirions jamais nulle part. Sauf  peut être là ou nous souhaitions nous rendre tous les deux, à savoir, le plus loin possible...

     

    Regarde bien,  regarde bien petit !... Sur la plaine là-bas, à hauteur des roseaux, entre ciel et moulin....Y a un homme qui vient...Est ce lui ?

     

    Faut dire qu'en ce temps là... Faut dire que je l'aimais, faut dire que je t'aimais. Faut dire que t'étais belle comme une perle d`eau...que tenant l`autre et l`une, moi je tenais le monde "...

     

    Nous étions tous les deux des « mangeurs de rêve », d'incorrigibles "pelleteux des nuages" complices si souvent, amoureux tout autant, de ces chants éphémères...

     

    Sur les traces du "Grand Jacques".... A la recherche d'une place vibrante d'air chaud, ou pas même ne paraîtrait un chien...

     

    Bruxelles.

     

    Au temps ou Bruxelles bru... ce.... lait....

     

    Puis entre Bruges et Gand…

     

    A Ostende, nous avons apprécié le dîner...C’était… un soir d’été…

     

    La plage était déserte et dormait sous juillet...Allongée sur le sable, la tête sur mes genoux, nous avons évoqué la Fanette...

     

    Faut dire que nous étions fous de croire à tout cela...

     

    Mais la tiédeur du soir...au loin.

     

    Dans les jardins du Casino...

     

    Je le croyais à nous... Je te croyais à moi...

     

    Ce soir, après bien des années, je repense à ces heures ou nous n'avions que l'amour, 

     

    Pour unique raison, pour unique secours...

     

    La quête... Cette putain de quête de l'inaccessible étoile....

     

    Mais que c'est loin tout ça....

     

     

    Veux tu que je te dise ...Gémir n'est pas de mise...

     

    Il est parti où, l'homme de la Mancha ?

     

    Allez ! Jojo, t'es pas tout seul ....

     

    Tu frère encore ....Six pieds sous terre.....Tu n’es pas mort...

     

     

    Mais ce soir....Ami...

     

    Ami...

     

    Remplis mon verre !

     

    Encore un et je vas !...

     

    Encore un et je vais !....

     

    Non je ne pleure pas.

     

    Je chante et je suis gai ...

     

    Mais.............................................

     

    .........................................................Au suivant !

     

     

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    Je suis seul dans la maison familiale, un dimanche après midi.
     
    Il fait beau, très beau. Je ferme portes, fenêtres et volets, me retrouvant ainsi dans le noir de la salle de séjour. Seul éclairage : la petite ampoule du tourne disque qui dessine une pointe rouge sur le mur.
     
    Sur la platine tourne un microsillon 33 tours de Jacques BREL. Je monte le volume…
     
    « Les bourgeois, c’est comme les cochons, plus ça devient vieux, plus ça devient bête… »
     
    Je chante avec lui à tue tête, essayant de couvrir la voix forte du grand Jacques. A cette époque, faut dire que je disposais d’un bel organe de baryton que la cigarette a progressivement voilée.
     
    Les paumés du petit matin, Le plat pays, Bruxelles, Madeleine, Titine, A mon dernier repas, l’Ivrogne, Les bigotes, les bonbons, Jeff…
     
    Ah, oui ! Jeff… Non Jeff, t’es pas tout seul…mais arrête de pleurer, comme ça, devant tout le monde...
     
    Bordel ! C’était quelque chose, ça !!! Non ?
     
    Des heures... en continu, à se casser la voix. Je reprenais ma respiration, en fin d’après midi. »… La jeunesse avec Brel, tout le temps.., Au lycée, en camping, à la fac
     
    Un jour je l’ai vu sur scène. C’était à Villeneuve sur lot (47) Lot et garonne… Un grand parc, une scène couverte en plein air, du monde… Il a commencé à pleuvoir. Quelques parapluies se sont ouverts.. Avec mon copain on n’en avait pas. Peu importe… Brel chantait… Quand il s’est aperçu qu’il pleuvait, il s’est avancé au devant de la scène et il a terminé son tour de chant aussi trempé que nous. ÇA, C’était monsieur Jacques Brel
     
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