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    Cent fois sur le métier…

     

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    De plus en plus fréquemment hors circuit, suivant sans me lasser les chemins de traverse d’un imaginaire reptilien qui déploie en tous sens ses multiples anneaux, je me contorsionne et je reviens sans cesse aux mêmes croisements, trop vite ou trop tôt entrevus, ramassant çà et là quelques pépites oubliées, que l'âge seul permet de découvrir à son heure.

    Il est un temps pour tout, et surtout pour que s’ouvrent certaines portes, jusque-là interdites à notre courte vue.

    Il est un temps pour le troisième œil.

    Ainsi peut apparaitre la complexité d’un homme, bien trop vite jugé.

    Ainsi m’est apparue la couleur d’un objet, bien trop vitre classé au rang des inutiles.

    Ainsi j’ai découvert, pas plus tard qu’aujourd’hui, au fond de mon grenier, ce fauteuil dont j’ignore s’il sera le dernier.

    Certes, comme chantait mon copain Georges, il n’aurait jamais dû s’éloigner de son arbre, mais sans cela, comment aurait-il pu savoir que cet arbre était le sien ?

    J’ai passé ma vie à ouvrir et à refermer des tiroirs, revenant sans cesse sur des classements hâtifs, révisant des avis trop abrupts, m’en voulant de colères ridicules, d’emportements inutiles et vains, me posant sans cesse de nouvelles questions, cherchant des voies nouvelles.

    Certains disent ou pensent, que j’ai fait du sur place ou que je tourne en rond.

    Et que je continue…

    C’est vrai, à première vue.

    Mais moi, j’aime bien les manèges, et je pense quand même que j'ai pas mal voyagé.

    Oh bien sûr pas très loin, du moins en kilomètres !

    Mais un jardin c’est grand, quand on le veut parfait !

    Faire confiance à la nature est chose difficile pour un apprenti jardinier qui ne rêve que de « créations », de démesure, d’emportements…

    D’où les errances et les erreurs nécessaires pour reconnaître sur le tard qu’il n’y a pas  grand chose à ajouter dans son jardin, pas grand chose à déplacer, qu’il convient juste de veiller, de surveiller, pour bien intervenir.

    Enfant pour qui ne compte que le jeu, après un grand détour au pays des adultes, je reviens te chercher.

    Me voici.

     

     

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