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    respiration-gd
     
     
     
     

    Vingt fois sur le métier…

     

    De plus en plus fréquemment hors circuit, suivant les chemins de traverse d’un imaginaire reptilien, qui déploieen tous sens  de multiples anneaux, je me contorsionne et je reviens sans cesse sur les mêmes chemins, trop vite délaissés, ramassant çà et là quelques pépites oubliées, que l'âge seul permet de découvrir.

    Il est un temps pour que s’ouvrent certaines portes, jusque-là interdites à notre courte vue.

    Ainsi m’est apparue la complexité d’un homme, bien trop vite jugé.

    Ainsi m’est apparue la couleur d’un objet, bien trop vitre classé au rang des inutiles.

    Ainsi m’est apparu enfin, pas plus tard qu’aujourd’hui, au fond de mon grenier, ce fauteuil dont j’ignore s’il sera le dernier.

    Certes, il n’aurait jamais dû s’éloigner de son arbre, mais sans cela, comment aurait-il su que cet arbre était le sien ?

    J’ai passé ma vie à ouvrir et à refermer des tiroirs commodes, revenant sans cesse sur des classements hâtifs, révisant des avis trop abrupts, m’en voulant de colères ridicules, d’emportements inutiles, me posant de nouvelles questions, cherchant des voies nouvelles.

    Certains disent ou pensent, que je fais du sur place ou que je tourne en rond. C’est vrai, à première vue.

    Mais moi j’aime bien les manèges et je pense quand même que j’ai pas mal voyagé. 

    Oh bien sûr pas très loin, du moins en kilomètres !

    Mais un jardin c’est grand, quand on le veut parfait !

    Faire confiance à la nature est chose difficile pour un apprenti jardinier qui ne rêve que de « créations ». D’où les errances et les erreurs nécessaires pour reconnaître enfin qu’il n’y a pratiquement rien à ajouter dans son jardin, rien à déplacer, qu’il faut juste veiller, surveiller,  pour bien intervenir parfois.

    Enfant pour qui ne compte que le jeu.

     

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