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    "Le seul amour qui soit vraiment humain, c'est un amour imaginaire, c'est celui après lequel on court sa vie durant, qui trouve généralement son origine dans l'être aimé, mais qui n'en aura bientôt plus ni la taille, ni la forme palpable, ni la voix, pour devenir une véritable création, une image sans réalité. Alors, il ne faut surtout pas essayer de faire coïncider cette image avec l'être qui lui a donné naissance, qui lui n'est qu'un pauvre homme ou qu'une pauvre femme qui a fort à faire avec son inconscient. C'est avec cet amour-là qu'il faut se gratifier, avec ce que l'on croit être et ce qui n'est pas, avec le désir et non avec la connaissance. Il faut se fermer les yeux, fuir le réel. Recréer le monde des dieux, de la poésie et de l'art, et ne jamais utiliser la clef du placard où Barbe-Bleue enfermait les cadavres de ses femmes. Car dans la prairie qui verdoie, et sur la route qui poudroie, on ne verra jamais rien venir."

    Henri Laborit (l'éloge de la fuite)


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    Coïncidence extraordinaire, ce texte colle parfaitement à une pensée qui m'est venue hier, alors que je marchais dans la rue, la tête comme souvent dans les nuages....

    Je pensais: "Quand le rêve prend forme humaine, il est temps d'en changer"....

    Quand on idéalise trop, seul le rêve permet de rassasier sa sensibilité.

    Un être, aussi cher soit-il à notre cœur, ne peut rivaliser avec une telle demande d’absolu. Seul l'imaginaire, par les possibilités infinies qu’il ouvre, nous permet d’éviter les déceptions et de rebondir sans nous lasser. Car nous sommes, chacun de nous, des mondes si profonds et si impénétrables....


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